On peut aisément expliquer le silence du pouvoir sur les cas de meurtres prémédités au Caire et les milliers de cas d'agression caractérisée et systématique contre les supporters algériens. Les autorités redoutent une vendetta contre les ressortissants égyptiens en Algérie, ce qui n'est pas souhaité et, à ce titre, les Algériens où qu'ils soient sont appelés à donner une leçon de civisme aux Egyptiens qui nous accusent d'être des «sauvages». Que tous les Egyptiens résidant ou travaillant en Algérie soient nos invités et qu'ils soient protégés et libres de circuler à travers nos villes et villages avec dignité et honneur. Cependant, la vérité est au-dessus de tous d'autant plus qu'il s'agit de sang d'Algériens qui a coulé par traîtrise en Egypte avec la complicité passive et active des forces de sécurité et des autorités égyptiennes. Ceux qui sont morts en Egypte sont tombés en martyrs pour la gloire de l'Algérie, pour l'emblème national brûlé par des Egyptiens et filmé et diffusé par une chaîne égyptienne. Personne n'a le droit de taire cette vérité et rien ne justifie ce silence, ce black-out que les autorités et les médias égyptiens sont en train d'exploiter et de détourner à leur avantage. Jusqu'à hier, les médias égyptiens continuaient de déclarer au monde entier que ce sont les Algériens qui ont agressé les Egyptiens et que ce sont eux qui ont saccagé et brûlé. Même si la raison d'Etat est contestable, on peut faire l'effort de comprendre le silence des pouvoirs publics sur ce qui s'est passé au Caire depuis jeudi 12 novembre jusqu'à dimanche dernier, mais on ne peut comprendre les déclarations officielles qui nient toute mort d'homme alors que les morts ne s'inventent pas et ne se cachent pas. Des Algériens et même une Algérienne, sont toujours dans les geôles des commissariats du Caire et leur unique crime c'est de s'être défendus contre la barbarie d'Egyptiens déchaînés, manipulés et soutenus par des agents de la police égyptienne. Les autorités algériennes n'ont plus le droit de se taire face au mépris des Egyptiens, face à leur arrogance, face à leur agression. Le pouvoir algérien a le devoir d'honorer ces 2 200 Algériens qui se sont jetés dans la gueule du loup en connaissance des risques pour porter haut l'emblème national qui n'a jamais autant fleuri dans les rues des villes et villages d'Algérie, porté par une génération accusée, à tort, d'indifférence à l'égard des symboles de l'Algérie et de son Histoire. Ces 2 200 braves femmes et hommes ont défendu vaillamment l'honneur des Algériens et de l'Algérie face à une haine orchestrée et nourrie par les pouvoirs publics et les médias égyptiens. Le mérite revient aussi à ces Fennecs dont la défaite provisoire a été salutaire pour cette jeune avant-garde d'Algériens qui a bravé tous les risques, toutes les menaces, toutes les agressions en terre ennemie, motivée par l'amour de cette patrie. Pour tout cela, le silence n'est pas permis, encore moins la négation des meurtres commis au Caire. A. G.