Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Fiers et heureux, les Algériens de tous les âges sont sortis dans la rue crier leur incommensurable joie, suite à l'exploit réalisé par la sélection nationale de football en battant son homologue égyptienne pour le compte des éliminatoires combinées Coupe du monde-Coupe d'Afrique. Toute l'Algérie était en communion pour célébrer cette victoire tant attendue des Verts, multipliant les manifestations, redoublant d'ingéniosité pour exprimer leur fierté d'appartenir à ce pays. Le coup de sifflet final n'étant pas encore donné par l'arbitre du match de barrage, dans le lointain Soudan, que des youyous stridents de femmes ont retenti aux quatre coins du pays. Sitôt, le silence qui a enveloppé le pays dès le début du match, est déchiré par des hourras lorsque Antar Yahia, reprenant un passe de Ziani, ira, d'un tir majestueux, mettre le cuir dans les bois d'El Hadary. Les Algériens sont aux anges. Que la fête commence ! A différents quartiers, la capitale algérienne se transforme en une immense scène de joie où se mêlent cris de supporters et klaxons. Des centaines, voire des milliers de citoyens, ont investi les rues massivement et se sont drapés de drapeaux vert, blanc et rouge. Du jamais vu auparavant. Avec une rare spontanéité, des nuées d'hommes, de femmes et d'enfants, se sont déchaînées dans une euphorie indescriptible. «One, two, three, viva l'Algérie», «maak ya Saadane», ont scandé, à gorge déployée, les supporters, le visage peint aux trois couleurs nationales. Les radios, qui diffusaient des tubes vantant les mérites des Verts, sont également actionnées. Le tout dans une cacophonie indescriptible. A Chéraga, une ville située sur les hauteurs d'Alger, le ciel s'est illuminé de nombreux feux d'artifice de diverses couleurs et de fumigènes. D'interminables files de voitures arborant l'emblème national se sont formées dans tous les sens, occasionnant la fermeture des axes routiers. Des supporters, certainement pas en mal d'inspiration, ont imaginé des scènes, à leur manière pour marquer la victoire de l'équipe nationale. Un brancard pour schématiser la défaite de l'équipe adverse est mis sur les voitures, qui sillonnèrent la ville. Une façon d'exorciser le mal et l'angoisse qui ont accompagné quatre jours durant les supporters avant la victoire arrachée au Soudan, après la catastrophe du Caire. Des familles entières ont arpenté les rues principales de la ville, cameras et téléphones portables à la main, immortalisant des moments qu'ils ont tant espérés. Dans une cité des hauteurs d'Alger, la principale rue a été fermée à la circulation, pour permettre aux familles de faire la fête sous les airs de disc-jockeys, auxquels on a fait appel suite à la qualification de l'Algérie au mondial. Les décibels à l'hommage du onze ont bercé femmes, hommes et enfants jusqu'à une heure tardive, en espérant davantage de victoires pour l'équipe nationale.