Photo : S. Zoheïr Par Badiaa Amarni Depuis la décision ferme prise par l'Etat de supprimer le crédit à la consommation et par là même réduire les importations de véhicules et encourager l'investissement dans ce secteur, beaucoup de constructeurs automobiles qui ont des concessionnaires en Algérie ont changé de mentalité et pensent maintenant au montage et à l'assemblage. M. Bairi Mohamed, président de l'Association algérienne des concessionnaires automobiles (AC2A), qui a procédé hier à l'ouverture du Salon international du véhicule industriel, explique que de «nombreuses marques, à l'exemple de Mercedes et Iveco, veulent investir en Algérie. Ce changement de mentalité est induit par la loi de finances complémentaire 2009». Cette dernière a aussi permis «une prise de conscience aux concessionnaires algériens quant à la nécessité de protéger l'économie en pensant à la production, et ce, en attirant les investisseurs étrangers». Même si la loi interdisant l'importation des véhicules «a fait reculer nettement les ventes, il n'en demeure pas moins qu'à moyen et long terme elle sera bénéfique», rassure-t-il. M. Bairi a aussi fait savoir que «les étrangers évoquaient souvent le problème de sous-traitance et un tas d'autres obstacles dès qu'il s'agit de montage alors que maintenant toutes les semaines des équipementiers se déplacent chez nous pour en discuter de la faisabilité de la chose». Pour la sous-traitance, «on leur a démontré qu'elle existe déjà pour le véhicule industriel et qu'elle peut donc être possible pour la voiture». En termes de chiffres, le conférencier dira que 90% des adhérents de l'association -ils sont 32 représentant, 95% du marché environ- évoquent maintenant, et de plus en plus, le montage et l'assemblage. En assurant qu'il y a «un changement du langage de la part des constructeurs, le président de l'AC2A dit qu'il y a une volonté réelle d'aller vers l'investissement». En ce qui concerne la révision des normes d'homologation de véhicules, M. Bairi dira que ça fait partie des revendications de l'AC2A. «Depuis 3 à 4 ans, nous n'avons pas cessé d'évoquer la nécessité de revoir les normes parce que, aujourd'hui, on reçoit tous les jours des doléances de la part de gens qui achètent des véhicules sans contrat ou sans bon de commande, avec un simple bout de papier. Ils viennent chez nous afin de compléter leur dossier pour aller en justice». C'est le cas de certaines marques et de certains concessionnaires qui «n'ont pas de service après-vente, de disponibilité de pièces de rechange ou bien qui montent de l'adaptable dans leurs véhicules et qui polluent un peu le marché». Toujours selon M. Bairi, «il n'y a que les normes qui peuvent faire la différence en offrant un produit de qualité qui permette moins d'accidents sur nos routes, moins de pièces contrefaites et moins de pollution». Sur cette question, l'AC2A «ne demande qu'à être concertée pour donner son avis mais ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui». Pour le conférencier, tout le monde focalise actuellement sur la voiture alors que le marché du véhicule industriel et de l'utilitaire est en pleine expansion par rapport à la voiture. Sur la loi de finances, il dira : «Nous sommes avec tous ceux qui encouragent l'investissement et protègent le client. Depuis la loi de finances complémentaire 2009 on a pris un coup de conscience concernant l'investissement en Algérie pour ce qui est du véhicule industriel et particulier.» De son côté, M. Francis Dell, directeur d'activité à Mercedes-Benz, a déclaré qu'on parle beaucoup de partenariat mais il ne faut pas oublier la création d'emplois à travers nos activités. «Notre développement, aujourd'hui, nous amène à recruter énormément de personnel et ce n'est pas négligeable», précisa-t-il. Et de relever que ce salon professionnel est le plus important. Regroupant 44 exposants, dont 42 nationaux et 2 étrangers, ce salon, qui se poursuivra jusqu'au 6 Décembre prochain, s'étale sur une surface de 14 062 m2.