L'année 2010 sera incontestablement très particulière pour l'Afrique. Sur le plan de l'organisation, le continent africain est appelé à abriter deux grandes manifestations de football. A partir de 10 janvier, l'Angola accueillera le rendez-vous biennal du football africain qui verra 16 sélections se disputer la succession de l'Egypte pour le sacre final. Les paris sont ouverts pour une compétition qui gagne des galons, compte tenu des forces en présence, qui suscitent un intérêt grandissant de toute la planète du football. L'enjeu ne se résume plus à la course pour le trophée. Il s'agit pour les Africains de prouver, à travers le pays organisateur, que les choses tournent bien rond dans le continent. Un défi continuellement relevé, mais qui se renouvelle tous les deux ans avec des exigences pas si faciles à assumer. Et si la Coupe d'Afrique des nations 2010 est avant tout un véritable test pour les Angolais, qui organisent pour la première fois la manifestation, elle est aussi un avant-goût de ce que sera le mondial de la même année en Afrique du Sud. Le pays de Nelson Mandela hérite à ce titre de la lourde responsabilité de réussir l'organisation d'un événement planétaire qui transite pour la première fois en Afrique. C'est pour cette raison que l'Afrique entière se reconnaît d'ores et déjà de ce qu'offrira l'Afrique du Sud au monde durant l'été prochain. Dit autrement, l'Afrique s'est appropriée, avant l'heure, une messe mondiale. A l'été prochain, l'Afrique du Sud sera la capitale du monde. Une occasion de dire que l'Afrique n'est pas le fief de l'instabilité, quand bien même plusieurs pays demeurent à la recherche de conditions de vie meilleures. L'Afrique du Sud est un beau pays et les gens y sont très accueillants. Le pays va impressionner sans doute par les infrastructures qu'il a construites pour abriter son Mondial. Après avoir réussi la Coupe des Confédérations, l'Afrique du Sud s'est lancée dans le perfectionnement de son plan de préparation. En voyant de telles enceintes, les invités du tirage au sort au Cap ne doutent plus un instant des capacités de l'Afrique du Sud à relever un tel défi. Les observateurs et les amoureux du football sont unanimes à dire que la planète assistera à un tournoi somptueux. «C'est une Coupe du monde pour l'Afrique, alors il faut que ce soit un succès», estime l'attaquant ivoirien Didier Drogba, qui n'hésite pas à déclarer que «la pression pèsera plus sur les adversaires des représentants du continent africain». Le propos de la star du foot ivoirien traduit la détermination du continent à exorciser les vieux démons qui lui restent collés sur le plan technique. Mais pour l'heure, la future Coupe du monde représente un grand honneur pour les peuples d'Afrique. C'est un grand honneur surtout aux footballeurs africains, de la disputer en Afrique. Ceux qui ont hérité de la lourde responsabilité d'organiser comme ceux qui seront appelés à représenter le continent savent bien qu'ils doivent travailler pour faire en sorte que l'Afrique soit fière d'eux. L'important c'est que nous changions l'image de l'Afrique. Le grand enjeu est de montrer au reste du monde de quoi les Africains sont capables. A. Y.