Photo : Sahel Par Nabila Belbachir La grève se poursuit dans le secteur de la santé. Lundi, mardi et mercredi les praticiens de santé publique observeront leur troisième semaine de grève cyclique, initiée par leur syndicat jusqu'à la satisfaction de la plate-forme des revendications, dite socioprofessionnelle. Ainsi, M. Lyes Merabet, le porte–parole du Syndicat national des praticiens de santé publique, a indiqué, lors d'une conférence de presse animée hier au siège de l'UNPEF à Alger, que «le mouvement de grève reste maintenu dans sa forme actuelle». Il s'est dit non satisfait des résultats de la rencontre tenue jeudi dernier et qu'aucune réponse n'est apportée à leurs doléances. Cette réunion de «conciliation» a regroupé le secrétaire général du ministère de la Santé, des représentants du ministère de Travail et de la fonction publique. Elle a été sanctionnée, selon le porte-parole du SNPSP, par un procès-verbal minute qui reprend sommairement les points saillants ayant fait l'objet de discussions. Il s'agit de l'épineux volet du statut particulier et du régime indemnitaire. Pour ce qui est du statut particulier, il a dénoncé le désengagement et le non-respect par le ministre de la Santé de tous ses engagements et promesses, considérant que des modifications ont été apportées à la mouture négociée sans le consentement du partenaire social. «Les représentants de la tutelle, relayés par ceux de la fonction publique, ont confirmé le traitement ainsi que la validation, en conseil de gouvernement, du projet de décret portant statut particulier du praticien généraliste de santé publique», a-t-il fait savoir. En ce qui concerne le régime indemnitaire, deuxième point abordé au cours de ladite réunion, il a déclaré : «Nous ne sommes guère contents des proposions de la tutelle notamment sur l'installation de la commission mixte SNPSP/ministère de la Santé.» L'engagement d'installer dans les meilleurs délais ladite commission et de remettre le canevas de travail sur le régime indemnitaire, transmis par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au plus tard le 10-12-2009, n'est pas satisfaisant, a dit M. Merabet. «Nous voulons une installation immédiate, officielle et solennelle de cette commission mixte», précisera-t-il. Il a en outre informé qu'un conseil national extraordinaire se tiendra le 10 du mois en cours afin de procéder à une évaluation de la situation et de se prononcer sur le devenir de cette action de protestation. Il a par ailleurs déploré le mépris affiché par les pouvoirs publics quant à la non-reconnaissance des syndicats en tant que partenaire social à part entière. Le syndicaliste a également commenté la tripartite qu'il qualifiera de «monopartite». En des termes plus clairs, il dira que «l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) n'apportera aucun bénéfice à la quasi-majorité des fonctionnaires. Au contraire, ce sont les hauts fonctionnaires qui en bénéficieront». Sur la campagne de vaccination, M. Merabet, s'exprimera en tant que médecin et non syndicaliste : «Même en mouvement de protestation nous assurerons notre service minimum et nous participerons à cette campagne de vaccination. Nous prendrons en charge nos patients en dépit de tous les dires du ministère de la Santé.» Il saisira cette opportunité pour mettre l'accent sur les trois principaux axes pour prévenir et prendre en charge la population atteinte de grippe A(H1N1), dite porcine. «Information, éducation sociales ainsi que la mobilisation du personnel médical et paramédical sont les clés primordiales de lutte contre cette pandémie grippale», a conclu M. Merabet.