De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le virus H1N1 anime la chronique locale en Algérie. On en parle, on spécule, on rapporte ce qui se dit à la télé et dans les cafés-maures : la grippe porcine est sur toutes les langues. Les campagnes, menées tambour battant à travers tous les médias aussi bien nationaux qu'étrangers, ravivent constamment les craintes des citoyens. Au moindre éternuement, on s'empresse d'aller voir un médecin de peur que la situation ne se gâte dans les heures qui suivent. A Béjaïa, ce sujet d'actualité suscite également de l'humour et de la plaisanterie. Officiellement, la wilaya n'a enregistré que 3 cas de grippe A. Les patients en question, admis à l'hôpital Khalil Amrane, sont convenablement pris en charge et ne courent aucun danger. Les services de la santé publique restent cependant en alerte maximale. Au niveau de écoles, les personnels médicaux des UDS sont en inspection à travers l'ensemble des établissements. En plus de l'examen routinier de l'état de santé des élèves, les médecins mènent aussi des campagnes de prévention et de sensibilisation pour inculquer au milieu scolaire les gestes qui sauvent. La société civile s'en mêle également pour vulgariser les symptômes de cette affection et prodiguer les conseils qui vont avec. Au niveau des complexes sportifs de proximité et des maisons de jeunes, des associations distribuent des dépliants et animent des conférences sur ce thème. Les discussions tournent aussi sur l'efficacité thérapeutique de la vaccination et ses éventuels effets secondaires. Une polémique intarissable qui met en cause les grands laboratoires pharmaceutiques et les gros intérêts commerciaux en jeu. Si certains attendent vivement l'entame de la campagne de vaccination pour se prémunir contre ce virus, de nombreux autres préfèrent en revanche attendre pour y voir clair et mieux évaluer les risques. Ceci au moment où les personnels de santé publique, affiliés au SNPSP, comptent poursuivre leur mouvement de protestation de trois jours par semaine pour faire valoir leurs droits socioprofessionnels. Le statut particulier de la corporation, le régime indemnitaire et les conditions de travail constituent - pour rappel - autant de points d'achoppement dans le conflit qui oppose les praticiens au ministère de tutelle. Les grévistes rappellent cependant leur disponibilité à garantir le service minimum et à prendre prioritairement en charge d'éventuels cas suspects de grippe porcine.