Photo : Riad De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Ils sont partout dans la ville. Ils font partie du décor local. A longueur d'année, ils prennent position sous les arbres, dans les rues de la ville, notamment celles du centre, devant les banques, les supérettes et même devant les mosquées, partout dans les quartiers d'Oran. Ce sont les sans domicile fixe (SDF) qui, souvent et dans leur majorité, ne sont pas de la ville ou de la wilaya. Ils viennent de partout pour voir El Bahia et, enfin, s'y installer. On trouve de tout. Des tranches de vie et des histoires à vous donner le tournis chez ces gens de la rue. A Oran, leur nombre a tendance à s'allonger eu égard au manque de structures et de solutions idoines à même de concilier ces personnes. De temps à autre, les équipes du Samu et de la Direction de l'action sociale (DAS) font des rondes de ramassage de ces personnes pour les diriger vers la seule structure disponible dans la wilaya, Dar Errahma de Meissonnier. Mais, dans la plupart des cas, ces personnes ne dépassent pas la journée dans cette structure spécialisée. «Ils n'acceptent pas une telle vie. Pour eux, le fait de rester coincés entre quatre murs ne les arrange pas. Ils gardent toujours cet espoir au fond d'eux qu'ils vont rencontrer quelqu'un ou que la Providence va les aider à réaliser leur destin. Enfin, ce sont des choses qui arrivent et qui rongent la plupart de ces personnes sans domicile fixe», nous confiera Naïma, une assistante sociale au sein d'une cellule de proximité et de solidarité de l'ADS à Oran. Il n'existe pas dans cette ville d'association spécialisée dans la prise en charge de cette catégorie sociale démunie et désorientée. Si des cas sont pris en charge par une quelconque association, ce serait dans un cadre purement caritatif, sans plus. Or, de l'avis des spécialistes de la question, «il est impératif de mettre en place tout un dispositif de prise en charge spécialisé afin de traiter ce fléau de manière judicieuse et efficiente». En fait, pareille catégorie a besoin davantage de structures d'écoute et de conseils, d'orientation et d'aide psychologique dans la mesure du possible. D'où ce refus de stagner dans des centres d'accueil mal adaptés et très mal configurés. «Les centres d'accueil chez nous ne sont pas spécialisés et ne sont pas pourvus de moyens didactiques et psychologiques requis. Il n'y a ni moyens de loisirs ou de jeux ou encore moins de détente pour ces personnes. Il faut penser également à des encadrements mobiles qui peuvent suivre ces personnes sur le terrain et leur venir en aide dans les moments voulus», nous confie notre interlocuteur. Il y a lieu de préciser que la wilaya d'Oran a été retenue dans le cadre d'une opération lancée au niveau national pour accueillir un projet de Samu social. Elles sont cinq villes dans le pays à avoir été retenues pour accueillir ce projet d'envergure médiale et sociale au profit des sans domicile fixe, a priori, nous dit-on.