La quatrième soirée du 1er Festival international de musique symphonique, qui se déroule au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, a été marquée par la prestation des virtuoses japonais, russes et syriens. Vers 19 h, c'est dans un théâtre archicomble, où plusieurs mélomanes sont restés debout, que la soirée a commencé avec la talentueuse pianiste japonaise Erika Hashimoto. Elle joua durant près d'un quart d'heure les variations en fa mineur de Joseph Haydn, une des plus belles compositions pour clavier du compositeur autrichien. Puis, elle enchaîna avec délicatesse avec une autre variation du compositeur allemand Robert Schuman. Erika Hashimoto a réussi à transmettre aux mélomanes présents la forte charge romantique d'un des maîtres du genre, touchant les personnes présentes au plus profond de leur être. L'émotion était toujours présente lorsque la pianiste a été rejointe sur scène par la soprano Léa Trommemnschlager. Cette dernière était vêtue d'une longue robe noire ornée au bustier par une large rose écarlate. Les deux artistes plongèrent la salle dans l'univers palpitant du compositeur français Hector Berlioz avec les six mélodies composées sur des poèmes de Théophile Gautier : Villanelle, le Spectre de la rose, Sur les lagunes (lamento), l'Absence, Au cimetière (Clair de lune), l'Ile inconnue. La voix cristalline de la soprano accompagnée par les tonalités qui s'envolaient des touches du piano emplit les airs de cette atmosphère feutrée qui transperce les âmes dans les élans mélancoliques du tourbillon des sentiments. A la fin de la prestation nippone, un tonnerre d'applaudissements résonna dans la salle pour gratifier le talent et la sensibilité des deux artistes. Puis ce fut au tour du quatuor russe «Sezar Quatuor», composé d'Alexandra Fedotova, d'Anton Yakouchev, d'Irina Sopova et d'Alexander Eramakov, de charmer le public avec les tonalités énergiques et entraînantes des compositeurs russes Serguei Rachmaninov et Dimitri Chostakovitch. Les musiciens ouvrirent le bal avec l'interprétation de la composition à cordes pour quartette en deux mouvements : Romance et Schenzo de Rachmaninov. Puis le quatuor russe entama le quartette n°8 avec plusieurs mouvements, dont l'allegro et le largo de Dimitri Chostakovitch. C'est sur les airs festifs de la Polka de Chostakovitch qu'ils clôturèrent leur prestation également fortement applaudie. L'Orchestre symphonique syrien dirigé par le maestro Missak Baghboudarian a clôturé la soirée en rendant hommage à leur célèbre compatriote Solhi Alwadi avec une sélection de ses compositions intitulées Poème d'amour. Ils interprétèrent également la Simple Symphonie du compositeur anglais Benjamin Britten. L'orchestre syrien a aussi épaté l'assistance avec la Per Liuto suite n°3 du compositeur italien Ottorino Respighi qui durera près de vingt minutes avec huit thèmes principaux dont le plus célèbre est le pizzicato. A la fin de la soirée, c'est une standing ovation qui salue les talentueuses interprétations des artistes venus des trois contrées différentes mais unis par l'amour de la musique universelle dont les influences romantiques se sont taillé la part du lion. Aujourd'hui, le festival sera clôturé par un orchestre symphonique cosmopolite composé de musiciens coréens, italiens, espagnols, autrichiens, ukrainiens, tunisiens et algériens sous la baguette du chef d'orchestre allemand Jan Moritz. S. A.