La publication des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie et de l'Opep faisant état d'une baisse attendue de la demande en pétrole a été le fait marquant de la semaine écoulée. Depuis quelques mois, les rapports que publient ces deux organisations indiquent une baisse continue de la demande en pétrole attendue durant la période du deuxième semestre 2005 et pour l'année 2006. Ce recul de la demande serait un indice des effets de la hausse des prix que le marché a endossé ces trois dernières années.Toutefois, la demande reste soutenue malgré le recul, et les prix ne sont près de s'effondrer vu le nombre important de facteurs haussiers. Les deux rapports publiés à quelques jours d'intervalle constatent la même tendance observée ces derniers mois. Les effets de l'ouragan Katrina ont renforcé cette tendance. Le recul de la demande a débuté depuis le mois de juin dans les prévisions. Selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), alors que la croissance de la demande en pétrole a été de 3,7%, en 2004, elle ne serait que de 1,6% pour 2005 contre 2% dans la dernière estimation. Cette croissance équivaudrait à une demande globale de 83,5 millions de barils par jour pour 2005. Pour l'AIE, le ralentissement de la demande est dû en partie aux cours élevés du pétrole. Pour les prévisions de consommation durant les derniers mois de l'année, les effets de l'ouragan Katrina ont joué un rôle. Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la croissance de la demande mondiale en pétrole ne sera que de 1,7% en 2005 soit 83,5 millions de barils par jour en moyenne. Cette révision de la demande est en baisse par rapport à la dernière estimation établie au mois d'août. C'est la cinquième révision consécutive à la baisse qui est faite par l'Opep depuis le début de l'année. Pour l'OPEP, cette révision à la baisse est due à une demande apparente faible dans le premier semestre et aux prix de l'essence à la pompe qui ont connu des hausses importantes partout dans le monde. Pour l'année 2006, l'Opep prévoit une croissance de la demande à 1,8% soit 85 millions de barils par jour en moyenne. L'augmentation serait de 1,5 mbj. Si la croissance de la demande de pétrole en 2005 n'est pas aussi importante que celle de 2004, néanmoins elle reste soutenue avec une croissance économique mondiale assez ferme. De plus, le faible écart qui existe entre la demande et l'offre en provenance des pays producteurs dans leur ensemble qu'ils soient membres ou non de l'Opep maintient les prix à un seuil assez élevé. Après avoir atteint les 70 dollars à New York à cause de l'ouragan Katrina qui a provoqué la paralysie de capacités de production importantes aux Etats-Unis, les prix se sont calmés, une fois que l'AIE ait décidé de libérer 60 millions de barils des réserves stratégiques de ses 26 pays membres (à raison de 2 mbj). Cette première intervention pour un mois pourrait être reconduite en cas de besoin si l'on en croit les déclarations des responsables de l'agence. Selon le communiqué publié jeudi dernier après la réunion du conseil des gouverneurs des pays membres, l'AIE a décidé de maintenir son plan d'action. L'Opep qui doit se réunir lundi et mardi à Vienne compte augmenter son plafond de production de 500 000 b/j, selon des déclarations de son président. Mais selon plusieurs experts, ce geste n'aura pas d'influence sur les prix vu que la production réelle de l'Opep a déjà dépassé la barre des 28 mbj. La révision à la baisse des prévisions de la demande et l'injection des 60 mbj de l'AIE a stabilisé les prix qui évoluent dans une fourchette située entre 60 et 65 dollars le baril malgré la baisse des stocks aux Etats-Unis. Vendredi à New York, à la veille de la réunion de l'Opep, le baril de brut a fini en baisse à 63 dollars. A Londres, le brent a terminé aussi en baisse à 61,81 dollars.