Le combat que mène, au péril de sa vie, la militante sahraouie Aminatou Haidar est en train de prendre des proportions sans doute inattendues en raison de l'élargissement de l'élan de solidarité et de mobilisation à l'échelle internationale. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que l'on enregistre une nouvelle réaction ou un appel pressant en vue de faire cesser le calvaire de cette activiste qui fait preuve d'un courage rarissime. Récemment, ce sont les députés du Parlement européen qui ont réagi en faveur de la cause sahraouie et du combat d'Aminatou Haidar et de tous ses semblables pour un Sahara occidental indépendant et souverain. «Le combat d'Aminatou Haidar est un combat juste. Il a fait réagir les députés européens et marquera certainement un tournant dans le combat héroïque du peuple sahraoui», a déclaré dimanche dernier à Alger, M. Ooctave Lepizzeria, en marge des travaux de la Conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec le Sahara occidental. Ce dernier, en sa qualité de président de l'Association française d'amitié avec les peuples africains, a estimé que la situation est en train de tourner, grâce à l'action d'Aminatou Haidar, en faveur du combat des Sahraouis à la suite des avancées notables réalisées dans la sensibilisation de l'opinion publique internationale. Toujours en France, dont le gouvernement entretient pourtant des relations très privilégiées avec le Maroc, le parti des Verts a appelé à l'organisation rapide d'un référendum d'autodétermination. Une voix qui s'ajoute à tant d'autres dans ce pays membre du Conseil de sécurité et qui aurait pu radicalement faire basculer le conflit dans le sens d'une solution définitivement juste et équitable du conflit sahraoui. Mais c'est d'Espagne que nous parvient la plus grande mobilisation de soutien aux Sahraouis, cette Espagne qui endosse la responsabilité historique et morale de ce conflit et dont le gouvernement continue tout autant de la fuir. C'est dire que lorsque la force et la justesse d'une cause sont établies, les bonnes volontés se manifestent et les voix de soutien s'élèvent quand bien même celles-ci seraient discordantes avec leurs propres dirigeants. En raison de l'impact de l'action qu'elle a entreprise depuis environ un mois, le «cas» Aminatou Haidar devait être au menu hier de la rencontre entre la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Cette rencontre, programmée depuis près de deux mois déjà, sera l'occasion d'examiner plusieurs questions à la veille de la présidence espagnole de l'Union européenne (UE), le 1er janvier 2010. «Les circonstances ont obligé à inclure dans l'ordre du jour le cas de Haidar», avait précisé un porte-parole du gouvernement espagnol. Il est à espérer que cet élan de mobilisation historique agisse comme un déclic sur les consciences encore endormies quant à l'endurance du peuple sahraoui de sorte à faire sortir ce conflit vieux de plus de 30 ans du dangereux immobilisme qui le caractérise. M. C.