Ce volume de dette représente aujourd'hui trois jours de recettes de la compagnie nationale. Sonatrach est en train de se désendetter et du coup de désendetter le pays. C'est ce qui ressort de la cérémonie de signature de l'accord de remboursement par Sonatrach au Trésor des créances que ce dernier détient sur ses filiales : Naftal, Naftec, Hyproc, Engcb, Egzia, Egzik. Précisément à l'issue de cet événement financier, le directeur exécutif finances de Sonatrach, M. Ali Rezaiguia, a indiqué aux questions de la presse qu'avec principalement le remboursement par anticipation de 1,1 milliard de dollars en 2005, la dette extérieure de Sonatrach sera ramenée à environ 500 millions de dollars en 2006. Ce stock de dette représente aujourd'hui trois jours de recettes de Sonatrach, a-t-il estimé en marge de la cérémonie. Si la dette du pays a baissé jusqu'à 17,8 milliards de dollars à fin septembre, cette réduction de l'encours de la dette du pays a été obtenue, entre autres, grâce à la contribution de Sonatrach, a-t-il ajouté. Dans sa réponse, il a précisé qu'en 1998, le volume de la dette extérieure de Sonatrach était de 4,4 milliards de dollars en 1998, elle a été ramenée à 2,2 milliards de dollars à fin 2003. L'année 2005 sera une année charnière avec le remboursement du gros des créances restantes, par anticipation. En résumé, en 2006, la dette extérieure de Sontrach va représenter moins de 3% de la dette extérieure globale, contre 9% auparavant. Revenons à la cérémonie de signature. Il s'agit de 8 milliards de dinars de titres participatifs détenus sur Naftal, 4,8 milliards de dinars d'obligations sur Naftec, 1,5 milliard de dinars de créances sur Hyproc, 874 millions d'obligations sur l'Engcb, 238 millions de dinars de titres participatifs sur l'entreprise de gestion de la zone industrielle d'Arzew (Egzia), 150 millions de dinars de titres participatifs et 132 millions de dinars sur l'Entreprise de gestion de la zone industrielle de Skikda (Egezik). Au total, Sonatrach à travers cette opération aura racheté 16 milliards de dinars de créances : 10, 376 milliards de dinars de titres participatifs, 5,898 milliards de dinars d'obligations. En clair, le Trésor empoche tout ce montant. Et ces filiales de Sonatrach voient leurs charges financières allégées. Le P-DG de Sonatrach, M. Meziane, au cours de son allocution, a tenu à faire un rappel historique. “Les entreprises concernées sont pour la plupart issues d'anciennes structures de Sonatrach transformées durant les années 80 en entreprises publiques économique (EPE) à la suite de l'opération de restructuration des entreprises publiques.” Ces dernières ont connu des difficultés financières. “Parmi les mesures d'assainissement retenues par l'état propriétaire pour leur redressement, il y a eu l'intervention du Trésor public pour transformer les dettes de ces entreprises, en obligations et titres participatifs. La décision fut prise ensuite de procéder à leur intégration autour de Sonatrach puis de les intégrer dans le cadre du processus de filialisation, dans le groupe Sonatrach.” Le patron de Sonatrach a justifié ainsi ce soutien de la compagnie nationale : “Notre stratégie globale de développement est l'intégration de ces filiales dans les stratégies industrielles de nos activités opérationnelles nous ont conduits à renforcer ces outils de création de richesses.” Il exhorte ces filiales à opter pour le partenariat. “Le partenariat dont Sonatrach a fait un levier principal s'avère ici pour nos filiales également l'option la plus appropriée et nous les encourageons vivement en ce sens afin qu'elles participent à l'atteinte de nos objectifs de groupe en termes de performance et de rentabilité”. Le directeur exécutif finances de Sonatrach a précisé qu'à travers ce renforcement des filiales, l'objectif est aussi de réduire le coût de production de biens et services et de les rendre ainsi compétitifs d'abord sur le marché national, puis sur le marché international. Il est question que l'opération s'étende à d'autres filiales de Sonatrach : Enip, Ensp, Entp, Enafor. Ces trois dernières détenues à 51% par Sonatrach seront bientôt filiales à 100% de la compagnie nationale. Les filiales de Sonelgaz seront également rattachées à la société mère, constituant ainsi deux groupes solides dans le secteur de l'énergie. N. Ryad