Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab «Les générations qui viennent auront du mal à croire qu'un tel homme ait réellement existé.» C'est ainsi que lord Mountbatten, gouverneur des Indes durant l'occupation anglaise, rendra hommage à Gandhi. En effet, la poussière du temps et l'amnésie sont les pires ennemies de la mémoire. Mais, et heureusement, la grandeur des hommes, qui est forgée par leurs œuvres, créations, entreprises et enseignements, par l'empreinte et l'héritage qu'ils laissent après leur passage, arrive à déchirer les voiles de l'oubli. Et ces grands hommes renaissent pour que les générations sachent et connaissent ces artisans qui ont ciselé une page de leur histoire, et leurs œuvres. Parfois, l'action de personnes soucieuses de la transmission de toutes les richesses et des acquis des penseurs, créateurs, militants… est nécessaire. La tâche n'est pas toujours aisée. Ces personnes doivent souvent nager à contre-courant, ferrailler et batailler dur pour rendre hommage à quelqu'un qui a apporté quelque chose à la communauté, à la société, au pays. Car l'ordre établi, le système politique et/ou le pouvoir en place ne s'accommodent pas des idées de l'homme et veulent l'enterrer à jamais, quand ils ne font pas preuve d'un grain d'intelligence en essayant de le récupérer. Passent le temps et les pouvoirs, et arrive le jour où le brouillard se déchire pour laisser voir ce qui avait été ravi aux regards par calculs politiques. Et c'est ce qui est en train d'arriver. L'Algérie repart à la découverte de pans de son histoire et de quelques-uns de ses hommes, qu'on a failli oublier (l'oubli a déjà fait son œuvre pour certains).