Progressivement, le tourisme se relève de son déclin en Algérie. Les nouveaux projets initiés récemment par les pouvoirs publics pour moderniser l'infrastructure touristique nationale commencent à porter leurs fruits. Pour preuve, plus de 1,8 million de touristes ont visité l'Algérie en 2008. C'est en tout cas ce que le président de l'Association nationale des économistes algériens, Belkacem Hacene Bahloul, a révélé hier en marge des travaux du 8ème Colloque international sur le tourisme qui s'est ouvert à Tamanrasset. Cet intervenant a précisé, par ailleurs, que 70% de ces touristes sont des Algériens établis à l'étranger. D'autre part, il a imputé le nombre réduit de touristes étrangers au manque de structures hôtelières à travers le pays, estimées en 2007 à seulement 1 140 hôtels d'une capacité d'accueil totale de 56 300 lits. Ceci dit, une volonté politique est largement exprimée pour doter le pays, notamment les régions à fort potentiel touristique, à l'image du Sahara et des régions côtières, d'une infrastructure en bonne et due forme. Des enveloppes budgétaires ont été dégagées dans ce sens et des investisseurs privés ont fait part de leur désir de construire des hôtels et des auberges. Des projets retardés tout de même par les lenteurs et les obstacles bureaucratiques. Et c'est pour appuyer et encourage cette dynamique, timide dans certaines régions, forte dans d'autres, que ce colloque, co-organisé par l'Association nationale des économistes algériens et la Banque islamique pour le développement (BID), examinera les expériences de plusieurs pays tels la Tunisie et le Soudan en matière de promotion du secteur du tourisme. Il faut dire que dans ces pays, celui-ci connaît une ascension fulgurante et devient une source de devises incontournable. Des expériences qui pourront inspirer les décideurs et investisseurs désireux de relancer ce secteur en Algérie. C'est dans ce sillage que le rôle de l'investissement arabo-musulman et étranger, la contribution de la communauté algérienne au développement du tourisme et les moyens de promouvoir le tourisme en Algérie ont figuré au menu de cette rencontre de deux jours. Sur un autre registre, ce colloque scientifique, dont la tenue coïncide avec la saison du tourisme saharien se propose surtout de faire un «état des lieux» du tourisme en Algérie et d'engager une réflexion sur les possibilités de créer une «industrie touristique nationale prometteuse», selon les organisateurs. Pour ce faire, pas moins de 21 communications seront animées par des chercheurs, algérien et étrangers, et porteront sur les «causes entravant l'évolution du secteur touristique en Algérie et les conditions nécessaires à sa promotion». Souhaitons seulement que les participants à ce colloque sortent avec un plan d'action concret en faveur du tourisme en Algérie. A. S.