La détérioration des marchés pétroliers, liée en partie à la crise financière internationale, n'a pas été sans conséquences sur les recettes pétrolières de l'Algérie. Le pays a vu ses revenus baisser de moitié, au premier trimestre 2009. Et, du coup, ses comptes ne sont pas au mieux de leur forme ; l'Algérie terminera l'exercice 2009 avec un déficit assez important en proportion. Est-ce pour autant qu'elle a modifié ses projections ? Les programmes d'investissements projetés en 2009 n'ont pas été réaménagés, de même que le prix de référence du baril du brut servant de base de calcul du budget de l'Etat 2010. L'Algérie vit-elle dans l'opulence ? Le pays s'est engagé dans un vaste programme d'investissements, étalé sur plusieurs années, et dont la mise en œuvre a commencé début 2000, une période de vaches grasses, par la grâce du pétrole. Des indices ? Parce que les cours du pétrole évoluaient dans une bonne fourchette, les exportations de l'Algérie ont atteint 76,10 milliards de dollars de janvier à novembre 2008 contre 54,18 milliards de dollars durant la même période de 2007, soit une hausse de… 40,45%. Durant cette période de référence, elle a importé pour 34,16 milliards de dollars contre 24,96 milliards de dollars en 2007, soit une hausse de 36,87%. Autre chiffre, le pays a réalisé en 2007 un excédent commercial de 32,08 milliards de dollars, en baisse de 3,25% par rapport à celui de 2006 (33,15 milliards). La balance commerciale demeure toujours tirée à la hausse par la bonne tenue des marchés pétroliers. Cette situation, il est aujourd'hui question de l'inverser. Aussi, l'Algérie, avait, il y a quelques années, mis au point une stratégie industrielle dont les résultats se font attendre. Le pays veut, par ailleurs, réduire de «65%» sa dépendance alimentaire durant les cinq années à venir. Le gouvernement a consacré 900 milliards de dinars au développement dans les régions du Sud. Celui-ci a bénéficié d'un montant de 750 milliards de dinars au titre d'un programme spécial annoncé, il y a quelques années. Et, depuis 1998, un Fonds spécial Sud a été mis sur pied et qui bénéficie de deux pour cent des recettes des hydrocarbures. L'ensemble de ces budgets, inscrits et adoptés, n'ont pas fait l'objet de révision, en raison de la crise et de ses effets quantifiés en 2009. Y. S.