Dubai, la perle de l'Orient, secoue le monde de la finance et toutes les places boursières mondiales. Personne n'aurait pu imaginer un tel scénario. Pourtant, Il y a quelques semaines, cet émirat a frôlé la faillite. Des milliards de dollars étaient en jeu. En fait, l'un des principaux groupes immobiliers de Dubai, le groupe Nakheel, a demandé le 25 novembre dernier à tous ses créanciers de repousser au mois de mai le règlement de ses dettes, qui s'élèvent à 59 milliards de dollars. Cette demande a provoqué un vent de panique à travers le monde entier. Toutes les places boursières ont réagi négativement. Paris perd 3,4%, Londres 3,2%... Le groupe en question, lui aussi, s'est vu contraint de réduire ses effectifs du fait d'un ralentissement de l'activité. Il a licencié 500 employés, soit 15% de ses effectifs. Pour rappel, Nakheel développe les fameuses îles artificielles de Dubai. L'onde de choc touchera, par la suite, tous les marchés financiers. Le prix de la couverture contre un défaut de paiement de la dette souveraine de Dubai a bondi de 111 points de base pour atteindre 429 points. Les agences Moody's et Standard & Poor's ont immédiatement abaissé la note financière des six principales sociétés nationales de l'émirat. L'impact de cette crise sera, selon les analystes, plus fort en 2010 et «après les banques des Emirats arabes unis, celles d'Arabie saoudite seront les plus affectées avant celles du Qatar et du Koweït», précise-t-on. L'émirat pétrolier d'Abu Dhabi a annoncé avoir prêté 10 milliards de dollars à Dubai afin de surmonter la crise, le Koweït, lui aussi, a annoncé son soutien. Cette mini-crise qui a ébranlé le monde de la finance a confirmé encore une fois la fragilité des systèmes financiers et les risques qui planent toujours sur l'économie mondiale. Il semblerait que la crise financière qui a mis le monde à genoux n'ait pas suffi pour tirer les leçons qui s'imposent. Le monde traverse aujourd'hui une période difficile au plan économique. S. B.