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Dubai tombe de ses gratte-ciel
Secoué par une grave et profonde crise immobilière sans précédent
Publié dans La Tribune le 07 - 12 - 2009

Après une décennie de croissance à deux chiffres, cette métropole, qui, dès que l'on prononce son nom, nous fait penser à des gratte-ciel et des croissances d'entreprise aussi importantes qui constituent ce mini-Etat, vient d'être rattrapée par la crise économique. L'information selon laquelle les autorités de Dubai ont demandé un moratoire sur la dette du conglomérat public Dubai World est tombée tel un couperet. Premier dommage collatéral : Les marchés s'étaient affolés après cette annonce le 25 novembre. Pourtant, après avoir doublé en un an et demi, les prix de l'immobilier ont connu une chute de 4% le mois dernier, selon une étude de la banque HSBC. Et l'effet domino s'est fait visiblement fait ressentir : la fameuse entreprise Emaar, le plus gros promoteur du Moyen-Orient, vient de voir son action à la bourse de Dubai plonger de près de 60% en une semaine. Après le constructeur Damac, qui vient d'annoncer
200 licenciements, la compagnie immobilière Omnyiat envisage de réduire ses effectifs. Certains promoteurs, comme le géant Nakheel, prévoient de retarder, pour la première fois, le développement de plusieurs projets. Même au niveau des agences immobilières, la peur s'est véritablement installée. En effet, selon une étude menée par le site derealestate.com, la moitié des agents immobiliers interrogés n'ont pas vendu un seul appartement en un mois ! En somme, c'est la panique générale depuis ce maudit 25 novembre 2009.
La «malédiction» des gratte-ciel
Qui aurait pensé un jour que l'émirat de Dubai, avec ses 90 milliards de dollars d'actifs, traverserait une grave crise financière ? Personne, même si certaines analyses de quelques spécialistes avaient déjà prédit cette situation. Peu nombreux, ces derniers avaient déjà fait remarquer qu'une grave crise, telle que vécue actuellement par Dubai, est prévisible. Motif : en effet, la faillite du premier promoteur, quasi monopolistique et sous contrôle de l'Etat via la famille princière, World Dubai, dont la dette représente 80% de la dette de l'émirat, ne devrait surprendre personne. Voici les explications : parce qu'une structure publique de ce type, gérée par des gens habitués à l'argent facile, est l'archétype des structures candidates aux pires erreurs de gestion. L'économiste Andrew Lawrence qui a lancé en 1999 une théorie appelée le Skyscraper Index ou «index gratte-ciel», constate que (presque) toutes les crises du crédit de l'ère moderne ont commencé après que les gratte-ciel les plus ambitieux et orgueilleux eurent été construits. «Non point qu'il y ait relation de causalité directe, mais parce que l'émergence de projets immobiliers pharaoniques est un indicateur, semble-t-il, assez fiable de l'émergence d'une bulle de crédit non soutenable par le système financier.» Si l'explication fournie a été perçue de manière anodine il y a quelques années, cet expert a, aujourd'hui, raison, commentent certains économistes. D'autres spécialistes affirment que plusieurs projets de gratte-ciel «record» s'étaient terminés par de grands déboires financiers pour leurs promoteurs et que leur mise en service avait souvent coïncidé avec le début de crises économiques. «Les projets de gratte-ciel sont d'excellents marqueurs du cycle de la monnaie pervertie par une mauvaise ‘‘régulation de marché'' de la monnaie», précisent-ils. Les mêmes sources soutiennent que, désormais, les prétentions de Dubai sont vraisemblablement condamnées à être revues à la baisse, du fait de ses besoins immédiats en liquidités.
Toutefois, à présent, les actions de «sauvetage» viennent de leur «tutelle». En effet, les Emirats arabes unis, sont sur le point de mettre en application un plan destiné à soutenir non seulement les banques locales ayant pratiquement cessé tout prêt mais également des conglomérats détenus par l'Etat de Dubai. «Les principaux établissements bancaires d'Abu Dhabi ont ainsi bénéficié tout récemment d'injections de liquidités de l'ordre de 4,4 milliards de dollars destinés à amortir une partie de leurs pertes dans un contexte de contagion globale», affirme-t-on du côté des EAU. Les spécialistes en la matière, font également savoir que c'est l'émirat d'Abu Dhabi (fort de son aisance financière) qui dirigera ces mesures d'urgence et de sauvetage destinées aux sept émirats composant les Emirats arabes unis, qui subissent actuellement un ralentissement économique prononcé. Logique, diront les observateurs les plus avertis, d'autant qu'Abou Dhabi est la puissance dominante des Emirats arabes unis du fait de ses réserves pétrolières massives et de son fonds souverain qui est le plus important au monde, alors que Dubai est le deuxième plus important émirat de l'Union grâce à ses infrastructures financières situées au cœur du Golfe arabo-persique.
La crise qui fait changer les donnes
Si les secteurs financiers, commerciaux, immobiliers et touristiques ont, certes, conféré à Dubai sa notoriété par rapport aux autres pays de l'Union,
principalement avec l'émirat dominant, Abu Dhabi, cette crise financière a toutefois bouleversé la donne préexistante car l'équilibre entre Abu Dhabi et Dubai relève désormais du passé. Les connaisseurs et les initiés de mode de gouvernance de tout l'émirat expliquent, de prime abord, que le sauvetage de ses banques démontre certes qu'Abu Dhabi est touchée par la crise mais que c'est véritablement Dubai qui est aujourd'hui sinistré du fait de son exposition évidente aux marchés internationaux.
«La crise du crédit a en effet précipité l'éclatement de l'immense bulle spéculative immobilière de Dubai, célèbre pour ses projets et constructions pharaoniques et parfois grotesques», estiment-ils. L'émirat de Dubai est, certes riche de 90 milliards de dollars d'actifs mais les bilans opaques de ses fleurons laissent planer le doute quant à la capacité de ces entreprises à réaliser des actifs rapidement afin de couvrir leurs engagements. C'est dans cette conjoncture financière pour le moins délicate que Dubai s'est enfin résolu à demander assistance à son frère-concurrent (Abu Dhabi) et ce, eu égard aux implications politiques inévitables que seront les effets secondaires des aides consenties par Abu Dhabi. Hasard du calendrier : le fonds souverain d'Abu Dhabi, doté de 325 milliards de dollars, lui permettrait aisément de sauver ses propres entreprises en même temps que celles de Dubai. «Dubai est parfaitement conscient aujourd'hui de sa dépendance vis-à-vis des liquidités d'Abu Dhabi, tout comme il l'est du reste des arrières pensées politique que les dirigeants de cet Etat ne manqueront pas de monnayer», analysent les spécialistes. C'est ainsi que, dans l'objectif de noyer cette aide dans le contexte plus général de l'Union, Dubai plaide pour un stimulus économique sur le plan national qui lui permettrait d'éviter le face à face fatidique avec Abu Dhabi.
S. B.


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