Le parti de Aït Ahmed estime que la copie présentée par Bouteflika véhicule une réconciliation diamétralement opposée à celle qu'il défend. Le parti de Aït Ahmed estime que la copie présentée par Bouteflika véhicule une réconciliation diamétralement opposée à celle qu'il défend. Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, jeudi dernier, son conseil national pour discuter de deux dossiers importants : la charte pour la paix et la réconciliation nationale proposée par le président Bouteflika, qui sera soumise à référendum le 29 septembre prochain, et les élections partielle devant se dérouler le 24 novembre en Kabylie. Après avoir longuement débattu les principaux aspects et enjeux du projet présidentiel portant sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le FFS a décidé de boycotter le référendum prévu le 29 septembre et de mener une campagne au sein de la population pour expliquer les véritables objectifs de la réconciliation. Selon Karim Tabbou, porte-parole du parti joint hier par téléphone, les résultats du référendum sont connus d'avance. “Il faudrait s'attendre à des taux astronomiques”, a-t-il dit avant de dénoncer la méthode policière mise en œuvre visant à interdire tout débat contradictoire autour de la charte. “Le projet proposé par Bouteflika vise à maintenir la politique du statu quo en vigueur jusque-là pour perpétuer la guerre contre le peuple au nom, cette fois-ci, de la paix et de la réconciliation”, explique le porte-parole. La charte est-elle réellement une immunité pour l'ANP ? Karim Tabbou considère que la charte est beaucoup plus une sorte de non-lieu pour tous ceux qui sont impliqués dans la crise nationale. “Les vrais décideurs qui ont agi au nom du peuple ont entraîné le peuple dans une sale guerre, ont empêché toute démarche allant dans le sens de la vérité et de la justice”, ajoute-t-il tout en estimant que les critiques lancées ces derniers jours par le chef de l'Etat à l'endroit de ce qu'il a nommé comme des cercles au sein du pouvoir qui s'opposent à la réconciliation sont une sorte d'agitation pour “se convaincre qu'il est le président de la République”. Et “devant les velléités du régime à vouloir maintenir le silence jusqu'à considérer que réclamer la vérité après le 29 septembre serait un acte subversif, le FFF se déclare déterminé “à militer pour la véritable réconciliation qui doit passer par la vérité et la justice”. Concernant le scrutin du 24 novembre qui doit se dérouler à Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Boumerdès, le conseil national n'a pas pu trancher la question lors de la séance de jeudi et a décidé de convoquer une session extraordinaire pour le 8 septembre. Quoique la tendance lourde soit à la participation, à en croire Karim Tabbou, il a été en revanche nécessaire d'élargir le débat au sein des conseils fédéraux pour aboutir à un consensus autour de cette échéance électorale. Le FFS a été contraint de quitter les assemblées en Kabylie après une résistance qui aura duré plusieurs semaines. À 18 mois des élections locales de 2007, le parti de Aït Ahmed va certainement se lancer dans ces joutes pour tenter de préserver ses positionnements dans une région que le pouvoir cherche à domestiquer. S. T.