De janvier à décembre, s'il est un événement culturel qui a marqué l'année c'est bien le Panaf 2009, le Festival panafricain que l'Algérie organisait pour la deuxième fois. Pour cette édition, l'Etat algérien, par l'entremise du ministère de la Culture, a mis les petits plats dans les grands. Il n'a pas lésiné sur les moyens, financiers, matériels ou humains. Tout a été mobilisé et l'intersectorialité a joué comme rarement elle l'a fait. Plusieurs ministères et institutions ont, sans trop se marcher sur les pieds, travaillé de concert pour la réussite du rendez-vous continental. Car, au-delà du caractère purement festif et distractif, le Panaf 2009 avait un objectif bien plus important : marquer de manière magistrale le retour, la renaissance de la culture africaine, non plus comme un conglomérat d'arts dits «mineurs», mais en tant que culture majeure, qui, d'ailleurs, a inspiré et inspire encore de nombreux artistes occidentaux, dans différentes disciplines. Evidemment, cet objectif avait aussi une portée «politique» -dirions-nous pour souligner son importance-, celle de mettre à contribution la culture pour affirmer l'avènement du continent africain en tant qu'entité active et actante, avec laquelle il faudrait désormais compter, même si l'Occident a toujours toutes les cartes en main, et la destinée de la planète. Sur le plan festif, le Panaf 2009 a tout simplement amélioré l'ordinaire en mettant la culture au menu quotidien des Algérois. Mieux, les organisateurs ont fait l'effort de porter le Panaf dans différentes régions du pays que la culture avait pratiquement désertées depuis belle lurette. De plus, après la clôture, le Panaf s'est maintenu sur sa lancée à travers la poursuite de certaines manifestations, essentiellement des expositions restées ouvertes et des colloques qui seront organisés longtemps après le départ des artistes africains. Le but de ce prolongement du Panaf était la mise sur les rails, la pérennisation et la socialisation de l'activité culturelle… qu'on attend toujours. H. G.