Les mesures décidées dans le cadre de la loi de finances complémentaires ont permis de faire baisser la facture des importations, en dehors des biens d'équipement, de 13% de janvier à fin novembre 2009. Djoudi a révélé ce chiffre, hier, en marge de la rencontre organisée par le Conseil national économique et social (CNES) à Alger pour la présentation de «l'état économique et social de la nation» et la note de conjoncture 2009. La baisse globale de la facture des importations est de l'ordre de 2,17%, ajoute le ministre. Il a précisé néanmoins que pour la hausse des importations des équipements, elle est justifiée par le programme d'équipement qu'il soit d'investissement privé ou public. Tout en se montrant rassurant, le ministre n'a pas mâché ses mots quant aux enjeux auxquels l'économie algérienne devrait faire face dans les années à venir. Ils portent particulièrement sur la nécessité de diversifier l'économie. Plus explicite, le ministre estime qu'«on ne peut pas uniquement fonder notre développement économique sur une forme unique de revenu, qui demeure fortement sensible à l'évolution des prix et des quantités déterminés ailleurs». Djoudi fait allusion aux recettes des hydrocarbures qui ont drastiquement chuté en 2009. D'ailleurs, rappelle-t-il, les recettes fiscales, provenant essentiellement de la fiscalité pétrolière, ont connu une baisse de près de 50% durant les 11 premiers mois de 2009. En revanche, le ministre fera savoir que la fiscalité ordinaire a pu progresser de plus de 20% durant la même période. «Il s'agit là d'un nouvel élément de diversification des revenus», a-t-il commenté. Sur un autre plan, le ministre a également parlé des exportations algériennes qui ont connu une tendance à la baisse estimée à plus de 40% en 2009. Pour Djoudi, ce recul des ventes à l'export ne va pas empêcher le gouvernement de poursuivre le programme d'équipement pour 2010. Ce maintien des dépenses publiques est motivé, avoue le ministre, par la stabilisation du niveau de la dette interne et la diminution de celui de la dette externe. D'ailleurs, «pour fin 2009, nous espérons atteindre une croissance de 9% ou 10%. Ceci devrait se traduire par une baisse du taux de chômage, qui était en 2008 de 11%», affirme le ministre. Interrogé au sujet du crédit documentaire, qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours, le ministre a infirmé l'information selon laquelle il sera supprimé. «Ce mode de financement a été décidé dans le cadre d'une loi de finances», a-t-il insisté. Concernant la rencontre ayant regroupé le ministère dont il a la charge ministère, les banques et le patronat, le ministre a noté qu'elle «a permis aux banques et aux patrons de s'échanger des informations, de s'expliquer sur certains aspects mais aussi d'identifier les éléments de facilitation dans les opérations de crédoc telles les modalités de réception des demandes, le coût des opérations ou encore la trésorerie». Selon les détails avancés par le ministre, «les deux parties ont proposé un certain nombre d'actions qui vont être discutées dans le cadre de comités d'experts sous l'égide du Premier ministre qui aura à travailler sur ce volet». Quant au financement de l'économie, le ministre a fait savoir qu'ont été évoqués successivement celui de la PME, la garantie des crédits à l'investissement ainsi que le développement de nouveaux modes de financement comme le leasing et le capital investissement. «Ce qui nous a permis, donc, de faire une évaluation d'un bon nombre de points afin de faciliter le financement de l'économie», a soutenu M. Djoudi. S. B.