Le crédit documentaire va demeurer le moyen de paiement des importations et le gouvernement ne compte pas faire marche arrière. Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a fait savoir qu'il n'est pas contre la recherche de solutions pour assouplir l'octroi des crédits à l'importation. Il a encore une fois assuré les opérateurs sur ce dossier à l'occasion de la rencontre du Conseil national économique et social consacrée à la présentation des tendances économiques de l'Algérie. Lors d'un point de presse en marge de cette rencontre, il a rappelé qu'une réunion a déjà regroupé, mercredi dernier, le patronat et la communauté bancaire suite aux décisions prises lors de la dernière tripartite. Il s'agissait d'étudier les facilitations dans le cadre de cette opération de financement afin de ne pas pénaliser les producteurs sollicitant des matières premières. Les banques et les patrons ont eu l'opportunité de s'échanger des informations, de s'expliquer sur certains aspects mais aussi d'identifier les éléments de facilitation dans les opérations de Crédoc, tels les modalités de réception des demandes, le coût des opérations ou encore la trésorerie, a souligné le ministre. Des propositions ont été formulées par les deux parties. Elles vont être discutées dans le cadre de comités d'experts sous l'égide du Premier ministre qui aura à travailler sur ce volet, selon le même responsable. Ce mode de financement a été décidé dans le cadre d'une loi de finances complémentaire et il n'est pas question de revenir sur la question, selon le ministre. M.Djoudi a aussi abordé la question du financement de l'économie qui a été discutée avec les patrons qui sont à la recherche de nouveaux modes de financement comme le leasing et le capital investissement. Le ministre s'est réjoui du fait que le Cnes ait mis en lumière la capacité de l'Algérie à réaliser une croissance de 10%. La crise mondiale n'a pas empêché l'Algérie de poursuivre le programme d'équipement public tout en maintenant les équilibres budgétaires. Le ministre est aussi revenu sur les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009 qui ont permis de faire baisser la facture des importations de 13% de janvier à fin novembre 2009. Ce n'est pas pour autant que l'économie de l'Algérie est sortie d'affaire. Les enjeux auxquels l'économie algérienne devrait faire face dans les années à venir portent sur la nécessité de diversifier cette économie, a dit le ministre. Il précise que le pays ne peut pas fonder son développement économique sur une forme unique de revenu, qui demeure fortement sensible à l'évolution des prix et des quantités déterminés ailleurs, en référence à la dépendance du pays aux recettes des hydrocarbures. Elles ont connu une baisse de près de 50% durant les 11 premiers mois de 2009 alors que la fiscalité ordinaire a pu progresser de plus de 20% durant la même période.