L'instauration du Credoc dans le cadre de la loi de finances 2009, en mois de juillet dernier a été suivi par une longue polémique sur la suppression ou non de cette procédure de paiement qui a suscité un débat sans fin de la part des opérateurs économiques. Aujourd'hui la suppression du Credoc est définitivement écartée. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a assisté hier, au Palais des nations, à la présentation du rapport du Conseil national économique et social (CNES) sur l'état économique et social du pays en 2008 et les perspectives de conjoncture pour 2009, a déclaré en marge qu'" il n'y aura pas suppression du crédit documentaire, mais des mécanismes de simplification seront introduits au profit de l'appareil productif national ". Il a ainsi précisé que " l'objet de la réunion qui a réuni mercredi le Gouvernement, le âtronat et les banquiers était de discuter avec les opérateurs économiques pour identifier des éléments de facilitation dans le cadre du Crédoc, notamment la formation à la pratique bancaire au bénéfice des opérateurs ". Cette réunion a en effet a permis de mettre en place un comité d'experts pour identifier des solutions à même de venir à bout de cette problématique. Le ministre a souligné sur le même chapitre que " l'allégement du crédoc passera par l'étude de la trésorerie de l'entreprise, le coût des opérations et la confirmation des crédits documentaires par les deux parties concernées, le fournisseur et l'acheteur en l'occurrence ". Donnant plus de précisions sur ladite réunion, l'argentier du pays a rappelé que " cette rencontre intervenait suite aux décisions prises lors de la dernière tripartite, l'ordre du jour de cette réunion a porté donc sur le crédit documentaire (Crédoc) et la manière d'assurer plus de facilitations dans le cadre de cette opération de financement, ainsi que le financement bancaire de l'économie ". " Pour le Crédoc, cette rencontre a permis aux banques et aux patrons de s'échanger des informations, de s'expliquer sur certains aspects mais aussi d'identifier les éléments de facilitation dans les opérations de Crédoc telles les modalités de réception des demandes, le coût des opérations ou encore la trésorerie ", a-t-il expliqué. Interrogé sur les décisions ou propositions qui été faites, le ministre s'est contenté de dire que " les deux parties ont proposé un certain nombres d'actions qui vont être discutées dans le cadre de comités d'experts sous l'égide du Premier ministre qui aura à travailler sur ce volet " S'agissant du financement de l'économie, il a été évoqué, selon le ministre, le financement de la PME, la garantie des crédits à l'investissement ainsi que le développement de nouveaux modes de financement comme le leasing et le capital investissement. "Ceci nous a permis, donc, de faire une évaluation d'un bon nombre de points afin de faciliter le financement de l'économie", a précisé M. Djoudi Sur un autre volet, portant sur la situation économique du pays, le ministre des Finances, a indiqué sans hésitation que " le rapport du (CNES) confirme les tendances macro-économiques positives du pays malgré la crise mondiale ", " ce qui a été dit par le CNES confirme le fait que nous avons réussi à atteindre une croissance économique, alors qu'il y a des difficultés financières dans le monde ". Preuve à l'appui, M. Djoudi explique que " nous avons une bonne croissance en dehors des hydrocarbures qui se traduira, selon les projections de 2009, par une croissance à deux chiffres à la fin de l'année et une baisse du taux de chômage". Mieux encore, il a expliqué que " la politique budgétaire du pays a permis de poursuivre le programme d'équipement public tout en maintenant les équilibres budgétaires permettant ainsi de conserver un équivalent d'épargne de 40% du Produit intérieur brut (PIB) dans le Fonds de régulation des recettes (FRR ". Les importations algériennes ont baissé de 13% en novembre Autre bouffée d'oxygène pour l'économie nationale résulte dans la baisse des importations du pays. En effet, " les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 ont permis de faire baisser la facture des importations, en dehors des biens d'équipement, de 13% de janvier à fin novembre 2009 " a précisé le ministre qui a ajouté que " le taux global de baisse des importations est de 2,17 % en 2009. " Les exportations ont, elles aussi, connu une tendance à la baisse estimée à plus de 40 % pour 2009. Mais ce recul des ventes à l'export ne va pas empêcher le gouvernement de continuer le programme d'équipement pour 2010. Ce maintien des dépenses publiques est encouragé, d'après Karim Djoudi, par la stabilisation du niveau de la dette interne et la diminution de celui de la dette externe. "Pour fin 2009, nous espérons atteindre une croissance de 9 % ou 10 %. Ceci devrait se traduire par une baisse du taux de chômage qui était en 2008 de 11% ", a estimé Karim Djoudi. L'argentier du pays a, néanmoins, estimé que les enjeux auxquels l'économie algérienne devrait faire face dans les années à venir portent sur la nécessité de diversifier cette économie. " On ne peut pas uniquement fonder notre développement économique sur une forme unique de revenu, qui demeure fortement sensible à l'évolution des prix et des quantités déterminés ailleurs ", a souligné M. Djoudi en référence à la dépendance du pays aux recettes des hydrocarbures qui ont drastiquement chuté en 2009. Rappelant que les recettes fiscales, provenant essentiellement de la fiscalité pétrolière, ont également connu une baisse de près de 50% durant les 11 premiers mois de 2009, le ministre a observé que la fiscalité ordinaire a, en revanche, pu progresser de plus de 20% durant la même période. Nassima Bensalem