Le ministère des Finances a dévoilé, hier, les grands contours devant permettre aux banques privées et publiques d'avoir «une feuille de route précise» pour finaliser le chantier colossal qu'est la réforme bancaire, lancé par les pouvoirs publics en 2004. Parmi les points cruciaux relevés par les experts et banquiers ayant pris part à un atelier qui a été mis en place à cet effet -dont les résultats ont été présentés jeudi- figure en bonne place celui de «l'amélioration des capacités d'engagement et d'expansion des crédits en visant notamment l'intensification des financements des entreprises et l'utilisation optimale des ressources d'épargne et le financement des projets». Sur ce point précis, le ministre en charge du secteur avait déjà exhorté les banques publiques et privées à s'investir davantage dans le financement de projets économiques nationaux. L'exemple édifiant de ce regain d'importance de la part des banques pour le financement des projets commence à se faire sentir. C'est dans cette optique que la compagnie nationale Sonatrach a pu décrocher un financement de l'ordre de 28 milliards de dinars auprès de plusieurs banques publiques pour la concrétisation de divers projets importants dans le secteur de la pétrochimie. Outre la question des financements des projets d'envergure nationale, le ministre parle globalement de «mesures et actions préconisées [qui] feront l'objet d'une feuille de route précise avec identification des parties qui en ont la charge et d'un calendrier précis». Et c'est dans ce sens qu'il est demandé aux participants que l'ensemble des mesures soient matérialisées. Ces mesures que préconisent les participants à cet atelier sont «l'amélioration de la gouvernance qui constitue un axe essentiel des réformes, devant conduire notamment à moult résultats» ; «la consolidation des organes d'administration et des directions des banques» ; «la mise en place des instruments essentiels qu'exige la bonne gouvernance d'entreprises, notamment en ce qui concerne l'éthique, la sécurité bancaire et l'extension des réseaux» ainsi que «la valorisation des ressources humaines considérées comme un volet prioritaire visant à l'optimisation des compétences, au renforcement des formations et au développement de cadres de stimulation et de fidélisation du personnel bancaire et financier». D'autres objectifs ont été énumérés dans le communiqué du département des finances, notamment «la modernisation des paiements et l'élargissement de la sphère des paiements électroniques et scripturauxexigeant la rénovation des procédures des supports et des canaux de traitement et de contrôle des opérations». Par ailleurs, selon le communiqué, les acteurs de la place ont noté que «l'avancement du nouveau système de paiement et la mise en place de plates-formes de traitement électronique des opérations bancaires permet dès à présent de développer la bancarisation des opérations bancaires et des ménages». Au même titre, les banquiers ont estimé que la gestion des opérations de commerce «a constitué un volet important de l'activité bancaire et financière», ajoutée à la qualité de service qui est «au centre des préoccupations des travaux» et qui fera l'objet d'«une prise en charge particulière tant au niveau de chaque banque qu'au niveau de la place». Il va sans dire que cet atelier constitué lors de la journée d'étude sur les réformes bancaires et financières en Algérie, organisé sous l'égide du ministère, est l'un des trois ateliers formés afin de «proposer les actions de nature à approfondir et consolider le programme des réformes bancaires, le marché financier et les assurances». S. B.