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Artisans et associations sociales en quête de locaux
Clôture, hier, du 1er Salon de la micro-activité
Publié dans La Tribune le 28 - 12 - 2009


Photo : Sahel
Par Samir Azzoug
Le premier Salon national de la micro-activité regroupant l'Agence nationale de gestion des microcrédits (ANGEM) et des Agences d'aide au développement social (ADS), qui a ouvert ses portes le 24 du mois en cours à Ryadh El Feth, a pris fin hier. Plus de deux cents artisans et associations issus des quatre coins du pays ont pris part à cette manifestation. Du fait d'un manque de communication flagrant, les visiteurs se sont faits rares.
Pourtant, les stands, installés sur deux étages, ont offert aux flâneurs des moments d'admiration, d'enthousiasme et d'espoir. Admiration devant la richesse et la beauté des produits artisanaux exposés, qui reflètent les traditions de chaque région. Admiration, devant la lutte acharnée de certaines associations à offrir leurs services à des catégories sociales défavorisées. Espoir, dont une lueur éblouit le cœur en voyant certaines personnes, avec abnégation et courage, faire contre mauvaise fortune bon cœur, pour conserver la tradition ou pour lutter contre un handicap physique ou mental.
Les larmes aux yeux, Mme Meslem Djaher tente, à travers ses paroles, ses gestes et les fruits de ses doigts experts, de mettre toute la lumière sur la générosité, la beauté et la variété des habits traditionnels. Hayek m'rema, el qwiyet, el meftoul, autant de tenues traditionnelles qui se portaient jadis dans toute la société algérienne et, aujourd'hui, chez certaines familles jalouses de leur appartenance culturelle, sont exposés dans son stand. «J'ai travaillé pour le musée Khdaoudj el amia, organisé des défilés de mode retransmis par la télévision algérienne. J'ai habillé de jeunes étudiantes algériennes en France avec des tenues traditionnelles et les ai fait défiler à Bordeaux en 2003, actions pour lesquelles le maire de la ville, M. Alain Juppé, m'a envoyé une lettre de félicitations pour mes réalisations (lettre qu'elle garde jalousement en guise de souvenir)», énumère cette dame, la soixantaine entamée, qui a débuté dans le métier dès l'âge de 15 ans, pour dire sa fierté à sa contribution dans la présentation de ce qui représente la beauté algérienne.
«Pour participer au salon de Bordeaux, alors que des artisans algériens étaient présents, je n'avait pas été convié. J'ai dû me faire une place, toute seule», se désole-t-elle. Au sujet du crédit Angem (plafonné à 400 000 DA), la couturière styliste à bénéficié de 30 000 DA pour s'acheter une machine à coudre. «Ma seule requête, actuellement, c'est d'avoir accès à un local pour apprendre, à titre gracieux, cet art aux jeunes filles d'aujourd'hui. Je n'ai pas envie que ces traditions se perdent. J'ai frappé à toutes les portes. Elles me sont restées fermées», dit-elle avec une pointe d'amertume.
Une autre femme courage, Melle Benaidren, présidente de l'Association d'aide aux personnes handicapées «Chems El Ghed», vaut la peine d'être connue. Elle qui était handicapée à 100%, par sa force de caractère, son dévouement pour autrui et son engagement dans le mouvement associatif à réussi non seulement à réduire un tant soi peu l'isolement des personnes atteintes de handicap physique ou mental prises en charge par son association, mais même à réduire son mal physique à 40%. Depuis 1997 (date de sa création) l'association «Chems El Ghed» prend en charge l'intégration sociale et professionnelle des personnes ayant des besoins spécifiques. «On offre des formations en couture, coiffure, cuisine, peinture, informatique. Ces stages sont offerts gracieusement aux personnes en situation d'handicap, qu'il soit physique ou mental, dans les mêmes ateliers avec des personnes ordinaires qui payent une contribution. Cela pour faciliter l'intégration et l'acceptation les uns des autres», explique-t-elle.
De sa lutte quotidienne, la jeune femme ne fait pas étalage. Sauf pour revendiquer un toit à mettre sur la tête de ses protégés. «En 1997, nous avions un local à Baraki. Dans un souci d'agrandissement, nous avons bénéficié d'un chapiteau de plus de 200 m2 à Aïn Taya qu'on a dû aménager. Pour financer l'association, je prélevais la moitié de mon salaire que je percevais dans une entreprise de distribution de médicament, soit 5 000 DA. Aujourd'hui, l'entreprise a été dissoute. L'association a bénéficié du projet d'appui aux Associations algériennes de développement (ONG II). Ca nous a permis de respirer un peu. Aujourd'hui, le local de Baraki nous a été retiré et celui de Aïn Taya aussi. Pour l'heure, je paye le loyer d'un rez-de-chaussée de villa à Aïn Taya, dont le contrat arrive à expiration. C'est pour cela que l'on demande juste un pied-à-terre pour continuer à faire note travail», espère-t-elle.
Ce qui ressort des discussions avec les différents exposants, c'est que pour les artisans et les associations, le problème du local se pose avec acuité.


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