De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Un membre de la Fédération nationale des travailleurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FNTESRS) a été condamné avant-hier à une année de prison ferme dans une affaire de détournement. Etaient également cités dans le cadre de cette affaire, la directrice des œuvres universitaires d'Es Sénia, Boubakeur Hlima, et le représentant de l'Office national des œuvres universitaires (ONOU), le directeur des œuvres universitaires de Bir El Djir, Zeghamri Hassen, ainsi que la directrice de la cité universitaire de jeunes filles d'Oran. Une affaire, pour le moins paradoxale, qui a trait à «des frais de missions détournés par ce syndicaliste incriminé au su et vu de tous ses responsables, notamment à Oran». Les frais de mission étaient délivrés «sur injonction de l'ONOU», dit-on dans les rouages de l'administration locale du DOU pour permettre à ce syndicaliste de se rendre en Syrie pour représenter l'Algérie au sein d'un conclave de syndicalistes arabes de l'enseignement supérieur». Il n'y est jamais allé bien que les devises lui aient été remises par ses supérieurs d'Es Sénia. Mais le DOU d'Es Sénia n'a jamais demandé des comptes à ce sujet bien que la presse s'en soit fait l'écho des mois durant. L'instruction avait tenté de lever le voile sur ces zones d'ombre et de situer les responsabilités, en vain. Durant le procès, la principale responsable citée dans cette affaire a rapporté que «la transaction a été effectuée sur la base d'instructions de la tutelle». Le tribunal a tenté de trouver les réponses aux nombreuses questions restées en suspens, notamment pour ce qui est de la responsabilité de la partie civile dans cette affaire et pourquoi il n'y a pas eu dépôt de plainte. «Je n'en ai pas la qualité. C'est à l'ONOU de le faire», devait-elle répondre en omettant de citer les nombreuses affaires intentées en justice contre la presse et ses propres fonctionnaires pour des questions incongrues. En effet, l'affaire, qui date de 2006, a été déclenchée à la suite de révélations faites par des syndicalistes dans la presse nationale et locale, acculant les responsables locaux et nationaux du secteur des œuvres universitaires à Oran. Selon une source émanant de la brigade de recherches de la Gendarmerie nationale à Oran, «des lettres anonymes ont été envoyées à plusieurs parties concernées par cette affaire». Un détail qui renseigne sur le climat délétère qui règne dans ce secteur gangrené par d'innombrables affaires à scandales. C'est le cas de celle du véhicule de service qui a été endommagé par un autre syndicaliste en compagnie de sa famille en dehors des heures de service sur la route d'Alger. Tout comme pour la première affaire qui vient d'être jugée, le silence est de mise : on attend pour voir. Il y a également l'affaire dite de la CUMO, une cité universitaire martyre, dont le matériel a disparu et le site squatté par des indus occupants qui y ont érigé un véritable commerce immobilier lucratif. Dans une correspondance adressée par la direction de l'ONOU, la directrice des œuvres universitaire d'Es Sénia est désignée pour procéder à la dissolution de cette cité. En réalité il n'en est rien sur le terrain. Selon ses proches, le principal accusé a décidé de faire appel de cette décision et promet des révélations scabreuses.