Le président de la République sera l'hôte à partir d'aujourd'hui de la péninsule Ibérique. Il prendra part à la première réunion au sommet depuis trois ans. Il s'agit en fait de redynamiser le dialogue entre les deux pays, après les différents contentieux qui sont intervenus en matière énergétique avec la crise entre Repsol et Sonatrach. Un contentieux qui a connu son épilogue après un arbitrage international en faveur de l'entreprise algérienne. Cette quatrième réunion à un haut niveau traitera également de questions très importantes aussi bien pour l'Espagne que pour l'Algérie. Notamment en matière de sécurité dans la région, à travers la lutte antiterroriste. A ce sujet, il faut rappeler la convention sécuritaire signée entre les deux pays en juin 2007 en Algérie, visant à consolider la «coopération en matière de sécurité, de lutte antiterroriste, de lutte contre le crime organisé, particulièrement contre les assassinats de personnes et l'atteinte aux biens d'autrui». Cette même convention prévoit l'échange d'informations, d'expérience, de formation et de transfert technologique, ainsi que l'échange des experts entre les deux pays. La visite d'Abdelaziz Bouteflika intervient six jours après l'accession de l'Espagne à la présidence de l'Union européenne. Ce sera peut-être l'occasion pour les responsables des deux pays de débattre de l'Accord d'association avec l'UE avec tout ce qu'il implique comme inconvénients pour l'Algérie. Toujours dans ce même registre, les discussions porteront sur les questions énergétiques. Car L'Algérie et l'UE négocient depuis près de ans un accord stratégique en matière d'énergie, l'Union européenne voulant considérer l'Algérie comme un fournisseur sûr et fiable, dans le but de réduire la dépendance de l'UE des autres pays et en particulier la Russie. Pour rappel, l'Algérie fournit à l'Espagne, pour ne prendre que ce pays comme exemple, 30% de ses besoins en gaz naturel. La décolonisation du Sahara occidental est l'autre point à l'ordre du jour dans les discussions entre le président de la République et José Luis Zapatero. Discussions qui interviendront au lendemain de l'heureux dénouement qu'a connu le «cas» de Aminatou Haidar, la militante sahraouie des droits de l'Homme qui a observé une grève de la faim de plus d'un mois le Maroc d'El Ayoun pour protester contre son expulsion par et exiger d'être rétablie dans ses droits. A ce sujet, la position de Madrid était mitigée, tout comme sa position par rapport à l'autodétermination du Sahara occidental. Mais il semblerait que le gouvernement espagnol ait mis de l'eau dans son vin en déclarant de manière officielle que l'Espagne ne s'était jamais prononcée pour l'autonomie du Sahara occidental, mais qu'elle prônait au contraire une solution conforme à la légalité internationale. Cette déclaration est intervenue après le discours du roi Juan Carlos, lors de sa visite en Algérie, à l'occasion du dîner offert en son honneur et celui de la reine Fabiola par le président Abdelaziz Bouteflika. Ce dossier qui a quelque peu provoqué une sorte de froideur entre les deux pays devrait donc être au centre de la réunion au sommet. Ce d'autant que la responsabilité de l'Espagne est entière en ce sens que c'était le pays colonisateur du Sahara occidental. F. A.