Depuis le début de la crise financière mondiale vers la fin du 3ème trimestre 2008, le gouvernement a joué l'assurance en rappelant à maintes reprises que l'économie nationale était à l'abri de cette crise et de ses effets. La disponibilité du fonds de régulation de recettes doté de plus de 4 000 milliards de dollars était toujours mise en avant dans les arguments des représentants du gouvernement même si les experts ont dès le début appelé à la prudence. Le discours rassurant du gouvernement a été développé durant des semaines, voire des mois. Mais il a fini par être contredit par le chef de l'Etat. Ahmed Ouyahia a pris le relais en invitant à la rationalisation des dépenses publiques. La chute drastique des cours de l'or noir en raison de la baisse de la demande sur le marché international est à l'origine de ce revirement de situation. C'est ainsi que le gouvernement a annoncé une batterie de mesures visant à réguler l'économie nationale. Dès décembre 2008, les procédures ont commencé à être introduites pour se multiplier tout au long de l'année écoulée. Objectif principal : préserver l'économie nationale des effets de la crise et protéger l'outil de production pour asseoir une économie diversifiée. La priorité a ainsi été accordée à la sauvegarde des entreprises publiques qui étaient destinées dans le passé à la privatisation. Dans ce cadre, la création de 13 entreprises championnes et l'assainissement des groupes en difficulté ont été entamés et un pas important a été franchi en 2009. Des plans de développement ont également fait l'objet d'adoption au profit de certaines entreprises. Sur un autre plan, des mesures visant la restriction des importations ont vu le jour. Les résultats sont là aujourd'hui, de nombreuses filières ont enregistré une baisse de la facture d'importation. Rien que dans le secteur agricole, elle a connu une réduction de 2 milliards de dollars en 2009. Globalement, au cours de cette période, les importations algériennes ont baissé de 5%. Côté investissements étrangers directs et transferts de devises vers l'étranger, un tour de vis est venu mettre un terme à certaines pratiques à travers notamment certaines dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire 2009. Une loi qui se devait de répondre aux enjeux de l'heure. L'enjeu majeur, en effet, selon le ministre des Finances, pour l'économie algérienne, compte tenu que 97% de nos recettes d'exportation et 70% des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures, est de diversifier les sources de revenus internes et externes. L'autre enjeu majeur concerne l'emploi. «L'Etat ne peut plus être l'unique pourvoyeur de ces emplois et il devient indispensable que la sphère de production privée y soit associée», avait noté au lendemain de l'adoption de la LFC 2009 l'argentier du pays. Il faut dire que de, manière globale, les mesures contenues dans cette loi ont essuyé de nombreuses critiques de la part des opérateurs économiques et des partenaires de l'Algérie. Mais les litiges autour de cette loi ont fini par être dissipés. Les Français, les Allemands, les Italiens, pour ne citer que ces exemples, en ont pris acte et se sont engagés à travailler avec l'Algérie conformément au nouveau mode opératoire. Il reste maintenant à attendre l concrétisation de cet engagement sur le terrain. S. I.