De notre envoyé spécial à Luanda Abdelghani Aïchoun L'attaque qu'a subie, vendredi dernier, le bus transportant la sélection du Togo, qui se dirigeait vers Cabinda, une province angolaise du Nord, a provoqué une effroyable stupeur au sein des délégations présentes sur place en Angola. Au centre de presse Futungo II, les journalistes installés en ce lieu, venus de différents pays, ne discutaient que de cet attentat. Dès que l'information est tombée, vendredi dernier en fin d'après-midi, les spéculations ont commencé à propos de l'éventualité d'annuler la CAN. Fort heureusement, les responsables de la Confédérations africaines de football (CAF) ont vite réagi en déclarant qu'il n'y aurait pas d'annulation de cette édition. Il faut dire que cet incident intéresse fortement les Algériens puisque, en cas de qualification de la sélection algérienne, si jamais les Verts n'arrivent pas à se classer à la première place à l'issue de ce premier tour, ils joueront leur match des quarts de finale à Cabinda. Un responsable du comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (COCAN) nous a indiqué que, si cette attaque a eu lieu, c'est parce que les Togolais ont pris une route non sécurisée. N'empêche que le bus était escorté par l'armée angolaise. En tout cas, les autorités angolaises insistent sur le fait que ce genre d'incidents ne se reproduira plus jamais. Karl, un journaliste suisse qui voulait se déplacer à Cabinda pour couvrir le groupe B, comprenant outre le Togo, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Burkina Faso, s'est dit inquiet, après cette attaque, de se rendre dans cette ville. «Sincèrement, j'ai des craintes de me déplacer à Cabinda, même si je sais qu'en faisant le déplacement en avion il n'y aura aucun problème. Des amis, qui sont déjà sur place, m'ont informé que la ville est sécurisée», nous a-t-il dit, tout en ajoutant : «Malgré les multiples assurances, un tel incident ne reste pas sans conséquences sur le moral.» Actuellement, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture, les uns et les autres se posent la question sur le devenir du groupe B si jamais le Togo décide de ne pas prendre part à la compétition. Les joueurs togolais sont complètement abattus. L'attaque de ce bus a remis sur la table, en Angola, les discussions autour des revendications séparatistes de certains habitants du Cabinda, l'enclave angolaise située au Nord, à l'intérieur de la RD Congo. Mais, hier déjà, les organisateurs se sont remis au travail avec la préparation de la cérémonie d'ouverture en ligne de mire. Le climat est plutôt «normal» et chacun essaye de se pencher au mieux sur ses occupations habituelles. Les craintes vécues dans la nuit de vendredi dernier ont commencé à se dissiper… en attendant le début de la compétition.