Le Premier ministre Ahmed Ouyahia est interpellé par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, en vue «d'ordonner aux tutelles concernées d'ouvrir les négociations immédiatement et si nécessaire, désigner des médiateurs pour débloquer les situations». La grève qui touche certaines entreprises du pays ces derniers temps a, en effet, figuré à l'ordre du jour de la session plénière du secrétariat politique du PT qui s'est tenue les 10 et 11 janvier derniers, la première de la nouvelle année 2010, indique un communiqué la sanctionnant. Estimant que «le pourrissement est la pire des options et que seule la négociation autour des revendications est à même de sortir des impasses actuelles, le secrétariat politique du PT réitère son rejet de l'accord de partenariat avec ArcelorMittal et en appelle à la renationalisation du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. «Afin de donner des gages aux travailleurs quant à la redéfinition du SNMG selon les normes universelles, poursuit le communiqué, le secrétariat politique appelle le gouvernement à geler immédiatement l'article 87 bis pour que l'augmentation du SNMG soit effective et rappelle que la proposition de loi pour abroger cet article, introduite par des députés du PT depuis 2 ans, a été programmée dans la commission des affaires sociales de l'APN, puis retirée sans raison ni explication». Le même communiqué met, en outre, en cause «les apprentis sorciers qui s'érigent en porte-parole des travailleurs se substituer à leurs représentants syndicaux pour tenter de dévier le cours de leurs mouvements». Aussi, le PT dit s'interdire toute «immixtion» dans les affaires des travailleurs d'El Hadjar et réaffirme qu'il ne s'impliquera dans aucune action visant à désintégrer l'organisation syndicale de l'entreprise. Au sujet de la grève qui secoue la SNVI, le secrétariat politique du PT a tenu à saluer «la vigilance» des travailleurs et syndicalistes de l'entreprise, lesquels ont réaffirmé leur attachement à leur représentant syndical en dépit des difficultés du moment. Evoquant les dernières sénatoriales, les membres du secrétariat politique ont enregistré avec «satisfaction» la non-implication des élus de leur parti dans les épisodes de corruption ayant émaillé ce processus électoral, une corruption «à grande échelle», d'autant plus favorisée par le caractère restreint du collège électoral et la jonction entre la politique et les affaires. Ce qui, note le PT, confirme la nécessité d'une réforme politique qui «réhabiliterait l'exercice de la politique et dégagerait les instruments de contrôle nécessaires à la lutte effective contre la corruption». S'agissant de la situation socioéconomique du pays, le parti relève «la confirmation de la contradiction majeure entre d'un côté, la réorientation économique salvatrice pour le tissu industriel et la production nationale et, d'un autre, la situation sociale toujours précaire en raison de l'érosion continue du pouvoir d'achat des salariés, des retraités et des chômeurs». Aussi, estime le PT, la seule issue consiste-t-elle en la réouverture des entreprises publiques fermées, l'élargissement de l'aide de l'Etat à toutes celles qui en ont besoin, ainsi que la résorption des déficits énormes en matière de postes dans la fonction publique. Lors de la même réunion d'autres questions ont été évoquées, tels que le rejet par le gouvernement des exigences de l'OMC et la cessation du recours aux «budgétivores cabinets d'experts étrangers» ainsi que la présence de l'Algérie dans la «liste noire» établie par les Américains. Autant de faits qui, estime le PT, démontrent que le pays traverse une période «charnière» de part le caractère «éminemment contradictoire» de ces développements. Le parti dit, enfin, s'inscrire dans la démarche qui consiste à prévaloir «la recomposition politique et sociale par des solutions algériennes aux problèmes». M. C.