Le dernier communiqué du ministère de l'Education nationale faisant état de mesures punitives en direction des enseignants grévistes, dont la radiation, est considéré comme “une dérive” par le Parti des travailleurs (PT). “Le communiqué est à contre-courant de l'orientation de l'Etat algérien et de l'esprit de la réconciliation nationale”, a déclaré hier la secrétaire générale de la formation, au siège de la Mutuelle des matériaux de construction, à Zéralda, lors d'une conférence. Louisa Hanoune a informé que son parti va adresser une lettre ouverte à Ahmed Ouyahia pour contribuer à régler la crise. La conférencière ne s'est pas attardée sur la position adoptée avant-hier par l'alliance présidentielle (dont le RND est partie prenante), qui s'adosse sur la décision de la justice concernant l'illégalité de la grève dans le secteur de l'éducation. Selon elle, le PT “n'est ni contre les partis politiques ni contre les syndicats”. En plus clair, la lettre du Parti des travailleurs est destinée à M. Ouyahia en sa qualité de Premier ministre et non pas en tant que numéro un du RND. Mme Hanoune a donné une idée générale du contenu de la missive, indiquant qu'il faut “ouvrir immédiatement des négociations avec l'ensemble des fonctionnaires” et qu'il faut surtout “rassurer” ces derniers. Pour le leader du PT, les réclamations portant sur la hausse du salaire minimum (SNMG), “pour les fonctionnaires en particulier et pour les salariés et les jeunes en général, sont toutes légitimes” et ne sauraient être gérées par “l'approche répressive”. “La force de l'Etat ne se mesure pas dans la répression, mais dans sa capacité à régler les crises, toutes les crises”, a-t-elle précisé plus loin, non sans rappeler au Premier ministre qu'il s'agit là “de la crédibilité de l'Etat et de l'avenir de la démocratie” dans le pays. La crise qui prévaut dans certains secteurs, notamment dans l'éducation nationale, est certes inquiétante. Aujourd'hui, elle peut néanmoins constituer une occasion pour certaines parties, formations politiques comprises, d'émerger ou de renégocier leur place sur l'échiquier politique national. Dans le cas du PT, la volonté de contribuer à l'assainissement de la situation est affichée, mais les autres calculs ne sont pas à écarter. Hier, au cours de la conférence, Mme Hanoune a ainsi proposé à M. Ouyahia l'aide de son parti et son aide personnelle, attestant que “nous sommes prêts à vous apporter l'aide nécessaire pour désamorcer la crise”. La SG du PT a soutenu que le ministre de l'Education n'est pas le décisionnaire du communiqué, en accablant la Fonction publique qui, selon elle, est responsable du “blocage des négociations”. Par ailleurs, Louisa Hanoune est revenue sur le dossier des “pressions extérieures émanant des grandes puissances” et la démarche malveillante des “centres d'intérêt occultes” en Algérie, sans toutefois les désigner. Elle a, cependant, parlé de “pressions au sein de gouvernement” sur les questions économiques liées à l'OMC et celles liées à la souveraineté nationale.