De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur La qualification laborieuse des Fennecs pour les quarts de finale de la CAN n'a pas donné lieu aux fameux mouvements de liesse dans les grandes artères des principales villes de France, même si on a entendu dans quelques quartiers des «one, two, three, viva l'Algérie» entonnés par les plus fervents des supporters. Les causes à cette «retenue» sont multiples. Le début timoré, voir inquiétant, dans la compétition avait fait craindre le pire pour les mondialistes, d'où la prédominance du sentiment de soulagement sur celui de l'allégresse. Il y a l'horaire du match et surtout sa non-diffusion au plus grand nombre. Détenteur des droits de la CAN, l'opérateur Orange a verrouillé toute diffusion internationale et même pour les radios locales afin de garder son exclusivité à son maigre nombre d'abonnés. Seule une poignée de privilégiés ont pu suivre la rencontre contre l'Angola dans l'un des soixante cafés ou bars de France qui retransmettaient la rencontre. Devant cette frustration de ne pas avoir vu les trois matches de l'équipe nationale, nombreux sont ceux qui se sont rabattus sur les comptes rendus de la presse parisienne d'hier matin qui couvre l'événement footballistique avec des envoyés spéciaux en Angola. Ainsi, le Parisien qui surtitre à la «une» : «L'Algérie en quarts de finale» précise sa pensée par le titre en page sportive : «L'Algérie par la petite porte.» «L'Algérie est une équipe qui aime la difficulté. Il y avait l'exploit de Khartoum qui avait envoyé tout un peuple en Coupe du monde. Il y a désormais la qualification inespérée de Luanda à la différence de but», souligne son envoyé spécial qui s'interroge : «L'Algérie fait-elle peur ? Le nul arraché hier à une équipe angolaise velléitaire n'est pas propre à donner des sueurs froides à ses futurs adversaires. Oui, l'Algérie a progressé dans la conservation du ballon et son milieu du terrain, avec un Yebda en grande forme, tient la route. Oui, sa défense rassure (deux matches sans encaisser de but) même si, hier, les latéraux Belhadj et Laifaoui n'ont pas toujours survolé les débats. Oui, mais il en faudrait plus pour convaincre les détracteurs de tous poils qui ont pointé le bout de leur nez après le revers face au Malawi. Car l'Algérie ne marque pas.» Pour l'Equipe, «l'Algérie doit une revanche». Son envoyé spécial trouve que la rencontre contre l'Angola «a tourné à la mascarade en raison des deux buts du Mali contre le Malawi». Il estime qu'il y a eu «un désert de jeu», pour faire la comparaison avec le fameux et lamentable Allemagne-Autriche de 1982. Il reprend cependant les dires de Saadane qui a précisé que, contrairement à ce match combiné, il n'y a eu aucun arrangement à Luanda, mais la gérance d'une situation en deuxième mi-temps. En conclusion, l'Equipe souligne : «Venue avec une réputation grandissante, l'Algérie n'a encore rien montré dans la compétition. Elle doit une revanche. Heureusement, une autre compétition débute en quarts de finale. Les guerriers du Sahara devront enfin afficher un visage séduisant. Sinon, ils auront traversé la CAN sans aucun coup d'éclat et ne laisseront finalement que l'image d'un triste troisième match.»