De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Déçus mais pas abattus par la défaite de leurs favoris, les supporters des Verts de ce côté-ci de la Méditerranée, ont tenu à manifester leur attachement à l'équipe malheureuse d'un soir sur des places et avenues des grandes villes de France. Les circonstances de la défaite lors desquelles l'arbitre à fait figure de douzième homme des Egyptiens ont provoqué un sentiment de colère, de révolte, et amoindri la tristesse de tous ceux qui sont convaincus que la CAN a confirmé la naissance d'une grande équipe algérienne. Cette colère n'a pas toujours été retenue partout, comme à Marseille, Lyon ou Toulouse où ont eu lieu quelques incidents sans gravité. Par centaines, arborant le drapeau national et aux cris de «one, two, three, viva l'Algérie», les fans des Fennecs ont manifesté comme pour les remercier de leur parcours dans cette CAN 2010, les assurer de leur soutien après une défaite jugée imméritée et donner rendez-vous au Mondial sud-africain. A Paris, les Champs-Elysées ont, une fois de plus, été le lieu de rendez-vous de dizaines de voitures, drapeaux algériens au vent, klaxons à fond, qui faisaient à de multiples reprises le tour de la plus belle avenue du monde, croisant des supporters égyptiens sans que cela provoque des incidents. La presse parisienne de vendredi dernier à largement rendu compte du match Algérie-Egypte et des circonstances dans lesquelles les Verts ont perdu le droit de disputer la finale de la CAN. Par exemple, Le Figaro estime que «justifier la défaite de l'Algérie par l'arbitrage comme unique paramètre, serait réducteur vis-à-vis d'une Egypte globalement supérieure» mais accable l'arbitrage en ajoutant : «Toutefois, la prestation de M. Coffi Codjia Bonaventure fait peine à voir. Pourquoi la Confédération africaine de football a-t-elle confié une rencontre d'aussi haute importance à un arbitre au lourd passé ? Comment ce décisionnaire a pu être désigné à officier dans une demi-finale alors qu'il fut l'auteur d'une piètre performance face au Gabon ? Tant de questions restent sans réponse. Jeudi dernier à Benguela, le Béninois a, une nouvelle fois, confirmé sa réputation d'arbitre dépassé. Un pénalty litigieux, un rouge infligé à Halliche suite à des réclamations égyptiennes ou encore un manque de pédagogie en fin de rencontre, décidant d'expulser Chaouchi pour une petite semelle. L'Algérie peut enrager». Pour le quotidien sportif L'Equipe, il n'y a pas de doute : «Les Algériens ont été victimes d'un arbitrage défavorable.» «Le rêve d'un peuple, d'une équipe, souligne-t-il, s'est éteint dans une suffocante soirée angolaise, et dans des circonstances vraiment très particulière […] Il y avait peut-être un coup à jouer mais encore aurait-il fallu que l'arbitre ne décide pas du sort du match en offrant un penalty généreux aux Egyptiens et en expulsant, dans l'action, Halliche, le défenseur algérien.» Mais, s'interroge l'envoyé spécial du journal, que se serait-il passé sans l'incroyable faiblesse de Codjia Coffi qui a réussi l'exploit de se tromper quatre fois dans la même action ? Et de citer ces «quatre fois dans la même action» qui ont certainement décidé du sort de la rencontre : le penalty, l'expulsion de Halliche, la validation du but égyptien et le carton jaune à Chaouchi». «L'Algérie est une équipe en devenir, pas encore une équipe capable de s'opposer au double champion d'Afrique en titre et son système, si bien huilé, en infériorité numérique», estime le quotidien sportif.