De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Ce fameux mercredi soir du 18 novembre 2009 s'inscrira sans nul doute dans la mémoire collective de la communauté algérienne en France comme un moment de fête, de joie et d'allégresse à l'unisson sans pareil pour célébrer la qualification des Verts à la prochaine Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Partout en France où réside une frange, grande ou petite, de cette communauté, la délivrance de Khartoum, après le stress et l'angoisse d'avant et pendant le match, a spontanément fait sortir dans les rues, les places et les boulevards des dizaines de milliers de personnes, hommes et femmes de tout âge brandissant le drapeau national en chantant à tue-tête durant des heures l'hymne rassembleur «one, two, three, viva l'Algérie». De Rouen et sa place de l'Hôtel de ville, à Marseille et son historique Vieux port noir de monde, en passant par Lyon, Roubaix, Strasbourg, Grenoble, Clermont Ferrand, Lyon, Lille , Toulouse et des dizaines d'autres villes et cités des banlieues, c'était la même ferveur, la même joie exubérante, une folie parfois, qui se sont extériosées jusqu'à une heure tardive de la nuit pour fêter l'exploit des Verts. Et il y a Paris. La capitale française a été prise d'une effervescence exceptionnelle. Dès le coup de sifflet final d'Algérie-Egypte, le quartier de Barbès a été le premier à «exploser». Puis Place de la nation, Place d'Italie, Belleville, La Chapelle et d'autres lieux furent le théâtre de grands rassemblements bruyants et colorés. De longs cortèges de voitures et leurs concerts de klaxons se sont formés pour la direction incontournable : les Champs Elysées. La plus belle avenue du monde, fermée à la circulation pour la circonstance, est «algérianisée» plusieurs heures durant ! Dix à douze mille personnes à pied ou dans des centaines de voitures font la fête au moment même où la France ferraillait dur conte l'Irlande pour arracher de justesse sa qualification au Mondial. Des chants, des danses, des embrassades, des youyous, des derboukas, des pétards, des feux d'artifice, des torches pour une fête énorme, que quelques énergumènes de casseurs ne sont pas arrivés à ternir, qui a duré jusqu'au petit matin. Une communion sans pareil des Algériens de France avec son peuple dans cette soirée historique. Une soirée historique qui n'a pas échappé à l'intérêt de nos confrères parisiens de la presse écrite. Pour L'Equipe, qui a titré jeudi : «L'Algérie au septième ciel», «La joie exubérante des supporters de l'Algérie fut à la hauteur de la tension accumulée depuis samedi». «A Paris, la liesse algérienne», peut-on lire en couverture du Parisien qui insère une grande photo de la fête aux Champs Elysées et évoque «une fête inouie». Cette même presse a salué la qualification des Fennecs pour l'Afrique du Sud. Le Parisien a titré sur deux pages : «Toute l'Algérie attendait ça depuis vingt-quatre ans». «C'est donc, écrit-il, l'Algérie qui représentera le Maghreb et l'Afrique du Nord dans un peu moins de sept mois en Afrique du Sud pour le premier mondial organisé sur le continent noir. Un symbole de plus pour ce football algérien qui a enfanté tant d'artistes». Pour Le Figaro «L'Algérie chavire de plaisir» après une «victoire arrachée au mental», Chaouchi a réussi «un coup à se faire construire un monument en plein cœur d'Alger». «A Khartoum, la victoire de l'Algérie fait oublier à ses supporteurs leur soif de vengeance» titre Le Monde, dont l'envoyé spécial conclut son article ainsi : «A peine remis de leur rêve, les Algériens, qui n'avaient plus participé à un Mondial depuis 1986, en caressent un autre : rencontrer la France…». Le quotidien sportif parisien est revenu hier vendredi sur l'exploit des Verts et rend compte de leur retour à Alger. L'Equipe a titré sur toute une page : «L'Algérie fête ses libérateurs» en soulignant que «les Fennecs ont été célébrés tels les héros de l'indépendance». Son grand article s'ouvre ainsi : «De mémoire d'ancien combattant algérien, le pays n'avait pas connu une telle hystérie collective depuis l'indépendance du pays, en 1962.»