La gestion du groupe Sonatrach et le train de vie de ses cadres ont de tout temps étonné le commun des citoyens. D'ailleurs, beaucoup de jeunes du nord du pays, sans emploi, caressent le rêve de travailler dans cette compagnie qui offre des avantages que nulle autre entreprise ne se risquerait à octroyer. Pourtant, Sonatrach n'était pas au-dessus de tout soupçon. Le scandale qui vient de l'éclabousser renseigne sur la manière dont sont gérées les destinées d'un pays : Sonatrach fait vivre l'Algérie dès lors que 98% de ses recettes proviennent de l'exportation des hydrocarbures et des contrats d'exploration arrachés par l'entreprise dans certains pays africains et latino-américains. L'ONG Transparency International (TI) avait, dans un de ses rapports de 2008, tiré la sonnette d'alarme sur la performance des entreprises pétrolières et gazières à travers le monde. Sonatrach y est présente. Elle lui reprochait la non-publication et l'absence d'information sur ses revenus et de s'abstenir d'engager des programmes pour lutter contre la corruption. «De nouveaux progrès, lit-on dans ce documents de TI, supposent la publication d'informations sur les politiques et les systèmes de gestion», mais aussi d'«améliorer la communication dans tous les domaines relatifs à la transparence des paiements». On se souvient que ce rapport n'avait pas gêné outre mesure la compagnie et encore moins sa tutelle représentée par Chakib Khelil qui a déclaré qu'il avait eu vent du scandale à travers la presse. C'est-à-dire qu'il avait découvert l'affaire en même temps que l'ensemble des citoyens. «Sonatrach a été notée faiblement par l'ONG de lutte contre la corruption, notamment en matière de paiements, de plan de lutte contre la corruption et dans les politiques d'achat. TI ne prend pas de gants en allant jusqu'à accuser le mastodonte algérien d'opacité dans la gestion des opérations susmentionnées. F. A.