Photo : APS De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Même si la menace terroriste est réelle et omniprésente, l'Etat italien n'a, à aucun moment, envisagé une quelconque mesure restrictive d'entrée sur son territoire à l'endroit des ressortissants de pays amis. L'Algérie en est un.» Ce sont les propos tenus lors d'une conférence de presse de l'ambassadeur d'Italie en visite à Constantine et invité ponctuel, au cours de la matinée d'hier, du président de la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel. Sinon officiellement la visite entrait dans le cadre d'«une prise de contact avec les responsables d'une wilaya d'une région, en l'occurrence l'est du pays, en exponentiel développement et par voie de conséquence prometteuse en matière d'investissements». L'ambassadeur ajoutant dans la foulée que «les entreprises italiennes ont des liens effectifs avec celle-ci [la région] dans la mesure où beaucoup d'infrastructures économiques y ont été réalisées durant les années soixante et soixante-dix. Et au-delà de cet aspect, il a toujours existé entre les deux Etats des relations étroites, culturelle, commerciale, sociétale, économique et évidemment politique comme en témoigne le traité d'amitié mis en place depuis 2003 en plus du format institutionnel des rencontres périodiques». Le diplomate tiendra à souligner que son pays importe à partir d'Algérie annuellement 30 milliards de m3 de gaz, «ce qui n'est pas négligeable dans la mesure où cela représente 1/3 de la consommation nationale. C'est d'ailleurs, exception faite de l'usage domestique de cette énergie, au gaz algérien que fonctionne l'industrie italienne. Tout cela en attendant la mise en place d'un deuxième gazoduc à partir de la côte est algérienne à la Sardaigne». Il y a forcément une contrepartie à cette relation, à la limite privilégiée, que confirme l'ambassadeur «par une augmentation tout à fait considérable des exportations italiennes vers l'Algérie. Il faut néanmoins préciser que ces exportations sont de qualité, notamment les équipements placés sur des réalisations stratégiques, importantes comme le réseau de transport ferroviaire ou encore l'autoroute Est-Ouest. L'intérêt de mon pays est d'autant plus accru, eu égard au programme de création sur cet important axe routier de zones industrielles parsemées de petites et moyennes entreprises, un choix pris très au sérieux, en raison de sa logique, par l'Etat italien dont justement l'industrie est basée sur ce choix politico-économique». Seront abordées bien entendu la question de la loi de finances complémentaires promulguée au deuxième semestre de l'année écoulée et, parallèlement, les contraintes qu'elle aurait exercé sur les investisseurs étrangers. L'ambassadeur italien, invoquant «une question de souveraineté nationale qui doit être respectée», ne parviendra pas, malgré tout son tact, à ne pas exprimer ses ou les appréhensions des opérateurs économiques de son pays désireux d'investir en Algérie. Le président de la CICR lui répondra d'ailleurs avec beaucoup de tact également qu'en fait «la LFC a eu pour conséquence de pénaliser plus les opérateurs algériens que leurs partenaires étrangers. Si tant est que mettre de l'ordre dans des transactions financières dans le but de normaliser les procédures et protéger le système bancaire algérien puisse être considéré comme une pénalisation». Celui-ci (le président) soulignant pertinemment que l'objectif du gouvernement était d'établir la traçabilité des transactions bancaires lesquelles, en raison de l'anarchie qui prévalait dans les institutions et les pratiques douteuses d'opérateurs économiques privés, saignaient le pays. En tout état de cause, les deux parties ont affirmé leur intention de faire suivre d'effet ce contact en établissant pour le compte de leurs ressortissants des passerelles à même d'alléger les procédures administratives mutuelles, de huiler les mécanismes d'import-export et, ce faisant, de faciliter les échanges. Quant à la question de la reprise de Tonic-Emballage, l'un des collaborateurs de l'ambassadeur dira qu'«un partenariat dans le domaine de l'industrie du papier n'est pas exclu… Le dossier de Tonic en fait partie et nous en étudions bien évidemment tous les aspects».