Photo : APS De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Nous savons que vous exportez vers notre pays du marbre fini et non pas brut. Nous avons su lors d'un de nos déplacements dans votre pays que le produit qui nous est vendu est en fait acquis auprès du Mozambique et de l'Angola». Il s'agit là, en substance, des propos tenus par le président de la Chambre d'industrie et du commerce à l'ambassadeur d'Italie en visite de travail à Constantine au cours de la semaine dernière. M. Souici n'avait certainement pas tort d'insister sur, entre autres, quelques aspects des échanges commerciaux entre les entreprises italiennes installées urbi et orbi et dans lesquelles pèsent parfois un semblant de partialité, voire d'intérêt étroit d'autant plus que le diplomate ne s'était pas, au même titre d'ailleurs que ses collaborateurs, privé de stigmatiser les contraintes qu'auraient ressenties les opérateurs économiques de son pays au lendemain de la promulgation de la loi de finances complémentaire.Par ailleurs, le président de la CICR insistera sur le fait qu'il n'arrivait pas «à comprendre que nos partenaires italiens acquièrent ce matériau (le marbre) dans les deux pays africains évoqués alors qu'il est disponible en Algérie et certainement de meilleur qualité. Ce qui, en somme, au-delà de l'aspect politique des relations normalisées et/ou privilégiées entre pays, a l'avantage d'être plus rentable économiquement du fait de plusieurs facteurs que je n'aurai pas besoin de vous énumérer». Quoi qu'il en soit, les mesures légales décidées par le gouvernement en matière de transactions financières, expliquera le responsable de la Chambre d'industrie et de commerce à son hôte, étaient destinées à maîtriser l'octroi et la circulation de fonds publics même si, arbitrairement, les opérateurs économiques, notamment privés, les estimaient contraignantes et plutôt pénalisantes. Or, l'objectif visé par les pouvoirs publics était de donner, enfin, une traçabilité à des fonds publics que ces fonds appartiennent à la monnaie nationale ou en devises. Epuisé le sujet de la controverse ou plus ou moins édulcorée l'approche sur un point d'achoppement possible concernant les échanges entre les deux pays quoique, en réalité, toutes les réflexions se situent au plus haut niveau de l'Etat, les deux parties ont ensuite évoqué entre suggestions et réponses mutuelles, au vu des nombreuses pistes qui se présentaient, les nombreuses et non négligeables potentialités offertes pour les investisseurs dans l'est du pays. Dans l'une de ses éditions, la Tribune avait rapporté le grand intérêt que revêt pour l'Italie le grand chantier qu'est l'autoroute Est-Ouest, plus particulièrement via des échanges interdépendants entre des petites et moyennes entreprises. Mais il n'y a pas seulement que cette importante infrastructure routière qui polarise l'intérêt du représentant italien, en ce sens que le BTPH semble également représenter un point de fixation de l'Etat italien. Cela même si le diplomate considère que «ce sont les entreprises d'un autre pays qui ont remporté les marchés en considération, évidemment, de relations particulières entre pays, mais cela n'exclut pas d'autorité la présence des entreprises italiennes qui ont une grande expérience dans le bâtiment. Leurs méthodes de réalisation s'inscrivent dans les standards mondiaux respectueux de l'environnement, de la qualité des matériaux utilisés, de l'usage des énergies renouvelables. En fait, des standards éco-compatibles». L'ambassadeur soulignera avoir fait part de toutes ces intentions au ministre algérien de l'Habitat. Aussi importante que pourraient être les attentes italiennes sur ce créneau, le diplomate n'a pas omis de souligner l'intérêt particulier que revêt pour son pays et celui des investisseurs italiens une implication directe dans d'autres activités à l'image de «la pêche, le transport, les ports et les aéroports». Or, l'est du pays est, sur ce point précis, en pleine phase de développement.Reste enfin que cette énième visite pourrait n'être qu'un contact protocolaire, sans plus, sachant que tant de délégations officielles ont défilé dans la wilaya Constantine, rencontré le président de la Chambre d'industrie et du commerce et quelques opérateurs économiques locaux pour qu'il n'y ait plus de suite a posteriori. Le tout restant forcément dans l'intention et seulement l'intention. Les quelques relations matérialisées n'ayant pas été d'un apport réel au développement local.