De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La wilaya d'Oran, dont les travaux d'avancement des chantiers de construction ou d'aménagement attendent d'être accélérés et mieux gérés, attend toujours d'être prise en charge. A priori, le vieux bâti, qui continue, telle une gangrène, à s'amplifier et menacer des vies, inquiète de plus en plus les habitants. Cela sans compter les innombrables problèmes consécutifs à la détérioration du réseau routier et à la défectuosité de l'éclairage public, qui viennent empoisonner le cadre de vie et le quotidien des citoyens. Loin des déclarations d'intention, la ville se voit hantée par l'énormité de la question. Comment faire avec le vieux bâti ? Des diagnostics sont annoncés ici et là, mais sans grand impact. Parallèlement aux opérations menées par l'Office de promotion et de gestion immobilière, d'autres actions sont en cours, nous dit-on. C'est ce qu'a déclaré, il y a quelques jours, la direction de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat (DUCH) de la wilaya d'Oran. On annonce, à ce propos, que le diagnostic élaboré par ces services fait état du recensement de 20 000 habitations qui menacent de s'effondrer d'un moment à l'autre. Mais, que font nos responsables ? Au-delà des déclarations d'intention faisant miroiter des opérations d'envergure auxquelles sont alloués des budgets colossaux, la réalité est toute autre. Depuis plusieurs années, aucune opération de réhabilitation ou d'entretien d'immeubles vétustes ou de vieilles bâtisses n'a été entamée. Au cours de la tempête violente qui avait frappé la wilaya, des squelettes d'immeubles évacués ont failli emporter des vies. Des citernes et autres murs fragiles non détruits se sont abattus sur les toits d'immeubles, fort heureusement, inhabités et des rues non fréquentées au moment de l'incident. Les plafonds d'un immeuble inhabité situé à la rue Ibn Tachfine à Sidi El Houari ont été détruits totalement par une vieille citerne déplacée par la force des vents. Dans le seul quartier de Sidi El Houari, il a été enregistré pas moins de 600 bâtisses menaçant ruine, dont 200 feront, dit-on à la direction de l'urbanisme, l'objet d'un plan d'urgence. Les techniques de réhabilitation ou de rénovation qui restent un art méconnu par nombre d'entreprises locales n'ont pas été explicitées. Outre la ville d'Oran, qui renferme le plus grand nombre de vieilles bâtisses, situées pratiquement à travers l'ensemble de la ville, il y a lieu de citer deux autres grands groupements urbains, que sont Mers El Kébir et Arzew. Une véritable bombe à retardement que les pouvoirs publics locaux ne semblent pas mesurer le degré de dangerosité. On s'étonne, par ailleurs, de part et d'autre, de l'acharnement de certains responsables locaux sur des immeubles qui ne menacent, pourtant, personne, alors que d'autres sont quasiment au bord de l'effondrement ?