Négatif. C'est le bilan que l'on peut dresser une année après l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange. (ZALE). Cet accord fortement contesté par le monde des affaires n'a pas été en faveur de l'Algérie. A la lumière des chiffres rendus publics hier par les services douaniers, l'ouverture du marché algérien au commerce arabe s'est soldée par de piètres résultats du moins pour l'Algérie qui n'a pas du tout tiré profit de son entrée à la ZALE. C'est le déséquilibre avec une balance commerciale déficitaire pour l'Algérie et excédentaire pour ses partenaires. En l'espace de neuf mois, puisque l'accord n'est devenu effectif qu'en avril 2009, l'Algérie a vu sa facture d'importations des pays arabes augmenter de plus de 46% alors qu'en parallèle le produit «Made in Algérie» n'a pas réussi à pénétrer le marché arabe ou du moins à maintenir le même rythme de présence d'avant l'entrée en vigueur dudit accord. L'année 2009 a été plutôt marquée par une baisse sensible des ventes de l'Algérie aux pays de cette région. La chute est de l'ordre de 50%. En conclusion, l'Algérie a facilité l'accès des produits arabes au marché national alors que ses partenaires n'ont fait que durcir les conditions d'entrée des marchandises algériennes à leurs frontières. Pendant une année, ceux qui ont en charge le dossier du commerce n'ont rien fait pour rattraper le coup. Et voilà qu'aujourd'hui, on décide d'effacer et de tout refaire en arrêtant une «liste négative» de 110 produits. La décision de réviser les produits arabes destinés à la vente en Algérie n'est qu'un aveu d'échec. Ni plus ni moins. Mais ce mea culpa est venu en retard. Car, entre-temps, la production nationale est exposée à une concurrence déloyale dans plusieurs filières notamment celles en difficulté, à l'image du textile. Les entreprises nationales ont perdu des sommes faramineuses. Ce scénario nous rappelle celui de l'accord d'association avec l'Union européenne. Un accord également en défaveur de l'Algérie. Avec la hausse de 250% des importations algériennes des pays de l'Union européenne depuis 2005, date de l'entrée en vigueur de l'accord en question, conjuguée à l'augmentation de 50% des achats des pays arabes, la situation semble difficile à renverser. La décision d'interdire l'entrée de 110 produits arabes en Algérie n'est pas la solution idoine. C'est sur la qualité des produits nationaux qu'il faut jouer pour pouvoir aspirer arracher une place sur le marché international. La compétitivité se joue avec la qualité. De nombreux atouts sont déjà là mais des conditions sine qua non sont à assurer à différents niveaux, à commencer par la mise à niveau de l'outil de travail. Reconnaître ses erreurs, c'est bien, cependant, faudrait-il trouver les solutions efficaces. S. I.