De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il n'y a pas photo, comme dirait l'autre. Pour la majorité des Constantinois, la rencontre de jeudi prochain entre Egyptiens et Algériens dans le cadre de la CAN Angola 2010 n'est «qu'une formalité». Mieux encore, ils en sont même à regretter que la sélection nationale n'ait pas eu à affronter le Cameroun. Pourquoi ? «C'est simple», nous dira Saïd, opérateur radio : «Nous avons trop eu affaire aux Egyptiens et cette Coupe d'Afrique nous a quand même permis de nous jauger sur d'autres équipes pour être sûrs que nous sommes vraiment les meilleurs. Exception faite de l'accident… du Malawi, nos capés, qui ont repris le dessus sur le Mali, ont joué en grands seigneurs, autorisant l'Angola à les accompagner en quarts de finale, pour ensuite donner une leçon particulière aux Ivoiriens. Alors, très sincèrement, l'Egypte c'est du déjà-vu et, à la limite, cela risque d'installer la routine». Rien que ça ! Ilhem est lycéenne, elle connaît le football sur le bout des doigts. «Cela n'est pas venu avec le phénomène de notre EN, j'aime le football parce que c'est dans la famille. Mais à vous parler franchement, je pense que nous battrons l'Egypte. Je ne dis pas ça par suffisance mais tout simplement parce que dans leur tête ils partent déjà battus. Quoi qu'il arrive, je suis contente que nous n'ayons pas eu à rencontrer les Camerounais parce qu'ils jouent dur et usent beaucoup d'anti-jeu. Je dis cela malgré le fait que sur ce registre-là Bougherra et ses coéquipiers ne s'en laissent pas conter fleurette». Fayçal, ancien boxeur et non moins champion d'Algérie, considère que «lundi dernier, les Egyptiens m'ont semblé émoussés face aux Camerounais. Cela me fait penser au dopage. Je crois penser qu'ils utilisent des substances interdites et lors de ce match ils ont dû être informés d'un contrôle. Ce qui fait qu'ils n'ont rien pris et sont passés à côté de leur sujet. Heureusement ou malheureusement, c'est selon le côté duquel on se trouve, Geremi a commis une erreur et a offert le deuxième but à ses adversaires et, enfin, l'arbitre leur a, à son tour, donné un coup de pouce. C'était trop beau pour que Ahmed Hassan, Abdrabo et les autres n'y croient pas». Mouloud B., topographe, qui devrait rejoindre son poste de travail dans le sud du pays le jour de la rencontre entre l'Egypte et l'Algérie du 28 janvier prochain, a décidé de faire l'impasse : «Je vais chez un médecin pour me faire établir un arrêt maladie. Je dois suivre le match et vivre la joie qui suivra dans ma ville. Parce que vous savez aussi bien que moi qu'il y aura la fête comme… d'habitude. » Nacira, mère de famille, dira à son tour : «Inchallah nerb'hou. Anaya n'hab dzaïr.» En attendant, les tours opérateurs ne sont pas emballés et ils ont raison. «Déjà qu'avec le départ prévu au début de la compétition vers l'Angola, croyez-nous, c'était vraiment improvisé, je vous le dis tout de suite, il est impossible que notre boîte s'engage sur un tel risque». Et les propos du ministre des Affaires étrangères sur l'éventualité d'un transport des supporters ? «Cela n'engage que le ministre, d'ailleurs le P-DG d'Air Algérie dit tout à fait le contraire. Pensons plutôt à la Coupe du monde, c'est plus sérieux sur tous les plans… challenge et conditions organisationnelles. Mais il faudrait y réfléchir dès maintenant.»