Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar C'est connu. La pression est souvent l'ennemi de la performance sportive. En football, il y a des rencontres qui pèsent tellement sur le mental que les joueurs risquent de passer à côté d'une bonne prestation. Dans ce contexte, il est important de gérer le mental lors d'une grande affiche qui oppose deux sélections rivales depuis longtemps. Les joueurs sont des êtres humains comme nous tous. Ils sont, eux aussi, exposés au climat psychologique instauré par les supporters et les médias. Certes, ils sont encadrés pour gérer toutes sortes de pression. Mais si la tension monte crescendo, cela va se ressentir certainement sur le cours de la rencontre. Algérie-Egypte n'est certainement pas un match comme les autres. Le feuilleton d'Oum Dourman et le triste épisode du caillassage du bus de nos joueurs restera à jamais gravé dans les mémoires. Celles des joueurs également. C'est un fait incontestable. Mais le passé et ses traumatismes ainsi que ses injustices doivent être mis de côté, car la rencontre de demain est une tout une autre affaire. Une demi-finale exige une concentration maximale et une préparation sérieuse. Dans ce contexte, il serait maladroit de pavoiser sur la rivalité sportive ou autre entre les deux pays. L'heure n'est pas aux dérapages verbaux et à la guerre médiatique. Laissons cette besogne aux esprits tordus des médias du Nil. Nos joueurs ont besoin de sérénité et de tranquillité pour aborder ce match dans les meilleures postures. Pour les soutenir, rien ne vaut que de les mettre à l'aise en faisant de ce match, une empoignade ordinaire qu'il faudra gagner avec l'art et la manière. Si par malheur notre équipe venait à perdre son ticket pour la finale, il serait injuste de reprocher aux Verts leur échec alors qu'ils ont fait démentir tous les pronostics en atteignant le carré final. Espérons juste sur ce point que l'ingratitude ne gagnera pas notre fervent public après le match contre l'Egypte. A ce sujet, ceux qui ont dit que cette demi-finale est l'occasion pour «l'Algérie de confirmer sa suprématie sur cette équipe égyptienne disent également que la victoire arrachée à Khartoum n'est pas le fruit du hasard». Si tel était le cas, ceux qui l'on pensé se trompent. Et pour cause, l'Algérie n'a plus rien à prouver après son match héroïque contre les coéquipiers de Drogba. Son statut de mondialiste a été largement confirmé au terme de ce match que les Verts ont remporté haut la main. Pourquoi alors imposer un autre défi à notre équipe ? Cela ne contribue-t-il pas à accentuer la pression autour de nos joueurs ? Une pression inutile car l'Algérie doit tourner la page des éliminatoires au Mondial et plancher aujourd'hui uniquement sur les spécificités de la CAN. Dans ce contexte, Antar Yahia a vu juste en déclarant qu'on «ne devrait pas faire une fixation sur le prochain adversaire». Effectivement, jouer contre l'Egypte ou contre le Cameroun aurait été la même chose au vu de l'importance de l'enjeu et de la difficulté de la tâche. Fort heureusement, contrairement aux rumeurs de la rue, nos joueurs semblent vouloir dépassionner ce match pour l'aborder dans un état d'esprit imperturbable. Il est à souligner enfin qu'en 19 confrontations, les Verts et les Pharaons comptabilisent 6 victoires, 7 nuls, 6 défaites, 23 buts marqués et 23 buts encaissés. C'est dire combien s'annonce serrée cette rencontre entre l'équipe d'Algérie avide d'exploit et l'Egypte, un adversaire qui trône sur la plus haute marche du football continental durant ces quatre dernières années. Cela dit, l'Egypte n'a jamais battu l'Algérie en terrain neutre. Ce qui place les Pharaons sous une pression particulière. L'ascendant psychologique est de notre côté. Contentons-nous juste de le sauvegarder. Ainsi, encore une fois, les Fennecs passeront un test sérieux à 6 mois du Mondial. Gageons que leurs qualités techniques et leur mental de fer les aideront à triompher des Pharaons…