Ce soir c'est l'ultime match de la CAN angolaise. Les lampions vont s'éteindre sur un tournoi qui fera date par ses multiples frasques. L'édition qui s'achève aura été l'une des plus controversées. Depuis le drame du bus togolais à la mascarade de l'arbitre Cofi Codjia en demi finale, Angola 2010 ne laissera pas que de bons souvenirs. La CAF décide, pour accentuer le ridicule, de suspendre le Togo pour les deux prochaines éditions. La décision ne surprend pas dans un climat de plus en plus dommageable pour l'avenir du ballon rond en Afrique. Ce soir le trophée se jouera entre le Ghana et l'Egypte. A eux deux les animateurs de la finale totalisent dix consécrations dans l'histoire de la CAN. Parmi les deux prétendants au sacre la palme de la sympathie va incontestablement à cette équipe ghanéenne. L'entraîneur serbe Milovan Rajevac aura réussi le beau pari d'être en finale avec ses «baby» Black Stars. Huit parmi ces derniers avaient remporté la Coupe du monde U20 en Egypte. En battant le Brésil, le Ghana devient le seul pays africain à conquérir le titre dans la catégorie. Le Ghana à fini troisième dans l'édition précédente à Kumasi. Grande puissance footballistique en Afrique depuis le début des années cinquante les petits-fils du grand Abdul Razak auront à cœur de reconquérir une cinquième couronne. Après les coups de pouce de l'arbitrage face au Cameroun et l'Algérie une victoire des Egyptiens sera assurément à la Pyrrhus. L'arbitre malien Koman Coulibaly de ce soir est déjà soupçonné de sympathie pour le pays du Nil. Cette CAN, 27e du nom, gardera un certain Algérie-Egypte dans les annales. La demi-finale devait être un hymne au sport roi. Mais les négateurs de l'esprit sportif en ont voulu autrement. La CAF, qui a son siège au Caire, est coutumière des scandales à répétition. En 2008, l'entraîneur du Bénin, Reinhard Fabish, et le président de la Fédération namibienne de football, John Muinjo, auraient été approchés pour fausser les résultats des matches de leurs équipes respectives durant la 26e CAN au Ghana. Des soupçons de corruption sur les matches Bénin-Mali et Ghana-Namibie. L'ex-président de la Fédération togolaise de football Avlessi est accusé d'avoir tenté de corrompre les arbitres du match Togo-Tunisie en phase finale de la CAN cadets. Il écopera de huit ans d'interdiction de toute activité dans le football. Les multiples affaires sont expédiées dans l'opacité. Et les sanctions sont loin d'être dépourvues de calculs extra-sportifs. Les membres influents de la CAF tel le général Seyi Méméne, El Hadj Anjorin Moucharafou, Amos Adamu, Amadou Diakité, tous proches de l'indéboulonnable Issa Hayatou, veillent au grain. Pour le bien du foot en Afrique, tout ce beau monde devrait tirer sa révérence. Et jouer sa dernière finale. M. B.