Photo : Riad Par Smaïl Boughazi L'Algérie a connu, durant cette dernière décennie, un nombre impressionnant de projets d'investissements. Plusieurs groupes étrangers ont tenu a être présents et participer aux divers programmes lancés dans tous les secteurs. Cependant, malgré tout le tapage médiatique qui a suivi certaines annonces de projets d'investissements, une partie n'a pas été concrétisée. Avec toutes ces annonces faites parfois dans des circonstances bien précises, les pouvoirs publics ont été contraints de gérer une situation un peu complexe. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est difficile d'organiser un flux d'investissements important qui n'est pas encore concrétisé, en plus de la planification qui posera assurément un problème aux autorités concernées. Dans ce cadre, une initiative de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) mérite d'être mise en exergue. Il s'agit du lancement, par cette agence, d'une opération de collecte des offres de projets d'investissements en Algérie (une bourse de projets), qui font appel à un partenaire étranger. D'après le directeur général de cette structure, Abdelkrim Mansouri, «les offres de partenariat collectées seront répertoriées dans une bourse de projets accessible à travers le système d'information de l'agence». Le répertoire servira de fenêtre accessible aux investisseurs étrangers à la recherche de projets de partenariat avec des promoteurs nationaux. Cette action est une mise en application des dernières dispositions du gouvernement portant sur l'investissement étranger, notamment dans la partie liée aux parts de marché fixées à 51%-49% et 70%-30%. Mais la portée d'une telle opération dépasse les objectifs cités plus haut, puisqu'elle permettra également de répertorier tous les projets et de les insérer dans une base de données. Ce qui permettra aussi de connaître précisément toutes les offres disponibles. «Pour alimenter cette base de données, l'ANDI a déjà saisi toutes les organisations patronales algériennes et étrangères ainsi que les chambres de commerce arabes et européennes afin de les inciter à présenter leurs offres en matière de partenariat», avait expliqué le DG de l'ANDI. Par ailleurs, M. Mansouri a souligné que l'objectif visé par cette démarche est de «faciliter les contacts entre porteurs de projets d'investissement nationaux et étrangers afin d'aboutir à des partenariats conclus conformément aux nouvelles règles introduites dans la loi de finances complémentaire de l'année 2009». Il a tenu, dans ce contexte, à assurer les potentiels investisseurs que l'opération de collecte des offres de projets se déroulera «dans une totale discrétion». «Notre ambition est de permettre aux investisseurs, aussi bien algériens qu'étrangers, intervenant dans différents secteurs économiques, de concrétiser leurs projets par le biais du partenariat», a-t-il encore expliqué, notant que les opérateurs qui souhaitent s'inscrire dans cette opération peuvent adhérer à la «bourse de partenariat» en présentant un descriptif de leurs projets ainsi que leurs attentes en matière de partenariat selon la fiche de projet mise à leur disposition sur le site Internet de l'Agence. Ce mécanisme, mis en place récemment, s'apparente à une structure centrale dédiée à l'investissement, à l'instar des guichets uniques. Mais, contrairement à ces derniers, il bénéficiera beaucoup plus aux structures chargées de recenser tous les projets d'investissements et de partenariats. Il ne faut pas oublier que la planification demeure l'un des facteurs essentiels pour la réussite d'un projet dans n'importe quel créneau. Un lien entre les hommes d'affaires algériens et étrangers Sur un autre plan, le premier responsable de l'ANDI a affirmé que cette bourse permettra d'organiser des rencontres B to B (business to business) entre des hommes d'affaires algériens et étrangers dans le but d'investir en Algérie dans une optique «gagnant-gagnant», pour les promoteurs et pour l'économie et la collectivité nationales, en harmonie avec les objectifs de développement. Selon la même source, l'ANDI compte dès 2010 l'orienter vers les hommes d'affaires étrangers et de la communauté algérienne à l'étranger à travers les chambres de commerce internationales et les réseaux d'hommes d'affaires installés à l'étranger. D'autres responsables estiment également que, parmi les objectifs de la mise en place de la bourse de partenariat, le «développement de synergies entre les hommes d'affaires algériens et étrangers, une diversification de la production nationale et faire bénéficier l'économie nationale d'un savoir-faire en management». Bien que le lancement de cette bourse soit venu dans une conjoncture économique difficile, il ne faut pas perdre de vue les avantages qu'il pourra offrir à l'économie nationale. C'est ainsi qu'après une période où tous les observateurs pensaient que les IDE étaient le pilier de toute économie, une nouvelle vision qui favorise le secteur privé national est apparue. Cette nouvelle orientation a fait que les investisseurs nationaux commencent à s'intéresser de près à cette économie algérienne qui bouge petit à petit. Toutefois, en raison du manque d'expérience, les investisseurs algériens devraient associer des partenaires étrangers pour monter leurs projets et c'est là que réside toute la philosophie des dernières orientations du gouvernement. Enfin, il convient de noter que l'ANDI a recensé plus de 11 800 nouveaux projets d'investissement déclarés, d'un montant de 480 milliards de dinars, durant le premier semestre 2009, soit une progression de 47% par rapport à la même période de l'année écoulée. Par secteur d'activité, les transports et le BTPH restent les créneaux les plus prisés par les promoteurs à hauteur de 86% des projets déclarés et de 66% des montants d'investissement. Les activités de services occupent la troisième place avec 1 080 projets et un volume d'investissement d'environ 48 milliards de dinars et plus de 13 000 nouveaux emplois. Les activités industrielles, elles, enregistrent 431 projets d'investissements d'un montant de 81 milliards de dinars et environ 11 000 emplois.