Une côte longue de 1 200 kilomètres, à susciter l'envie de nombreux pays qui tournent le dos à la Méditerranée. Des villes côtières courtisées par l'océan, ce qui devrait les inciter à se donner une belle apparence. Mais ce n'est pas toujours le cas. Ce qui devrait être systématique n'est finalement qu'exceptionnel. Rares sont les villes «marines» qu'on apprête pour la saison estivale. L'inculture dans ce domaine est totale, on a les villes qu'on mérite. Les pouvoirs publics semblent ignorer ces villes qui devraient bénéficier d'une prise en charge spécifique, et les élus s'en lavent les mains. Absence d'infrastructures touristiques qui permettraient d'attirer les estivants ainsi que d'éventuels touristes, pourquoi pas, plages non apprêtées dans beaucoup de cas, manque d'hygiène, entretien défaillant, tout est réuni pour que ces villes côtières manquent de séduction. Elles se fanent au fil du temps, jusqu'à offrir au visiteur l'image de cités qui ont cessé de vivre. Le tableau n'est pas tout à fait noir, heureusement. Elles existent, mêmes si elles sont rares, ces communes fières d'appartenir à la mer. Même si des lacunes subsistent et qu'on n'en est pas encore à des villes touristiques, l'effort mérite d'être relevé. Une vue spacieuse sur l'océan, des plages pratiquement propres, des commerces en mesure de répondre aux besoins des estivants en matière de nourriture et autres… Un plaisir pour les yeux et une beauté qu'il faudrait préserver. Certains élus ont compris que la prise en charge de ces lieux fait partie de leur mission, encore faut-il qu'ils prennent conscience des insuffisances. Mais nombreuses sont les villes qui n'ont pas la chance d'avoir les pieds dans l'eau. Tout comme leurs habitants n'ont pas la chance de pouvoir faire trempette en période estivale. Barrages et bassins sont des palliatifs pour ces derniers, notamment les enfants et les adolescents. Mais les risques sont grands. Non conçus pour les baignades, ils peuvent s'avérer dangereux. Finalement, on peut affirmer qu'il n'y a pas plus heureux que les enfants de la mer. Ces habitants des villes côtières qui, le regard tourné vers l'océan, rêvent qu'on partage leur passion et qu'on en prenne soin. R. M.