Le fléau de la contrebande constitue une véritable hémorragie économique en Algérie. Quelque 3291contrebandiers sévissent au détriment de l'économie nationale. Tel est le nombre des arrestations opérées entre janvier et juillet 2005 par les éléments de la Gendarmerie nationale dans le sillage de sa lutte contre ce type de fléaux constituant indéniablement une véritable «saignée» pour le Trésor public. En effet, il est établi depuis belle lurette que la contrebande et son corollaire, le marché informel, sont deux phénomènes qui ne cessent de gangrener l'économie algérienne. Cela se manifeste par l'écoulement illicite des marchandises d'origine frauduleuse et dont le coût est estimé à plusieurs centaines millions de dinars. En un mot comme en mille, il, s'agit là d'une réelle « hémorragie économique» incarnant une problématique à résoudre dans l'ordre des préoccupations majeures des pouvoirs publics. Ces derniers prônent, depuis quelque temps, la mise en place de mécanismes adéquats en vue de réguler le marché informel et, par ricochet, venir à bout du phénomène de la contrebande. Il est vrai en outre que la mission de réglementation de l'informel en Algérie se veut un objectif ne manquant point de réalisme. Cependant, l'autre objectif à atteindre, celui de l'éradication de la contrebande, est conçu présentement par une large partie de l'opinion publique comme un pari difficile, voire impossible. La contrebande est une pratique courante aux quatre coins du pays mais avec une prédominance pour les wilayas du Sud-Ouest. La commune de Maghnia dans la wilaya de Tlemcen à l'extrême ouest du pays, est considérée comme la plaque tournante de ce fléau. Une quantité importante de différentes marchandises de provenance frauduleuse fait quotidiennement l'objet de trafic entre Algériens et Marocains résidant le long du tracé frontalier entre les deux pays. «Lequel trafic est susceptible de prendre des dimensions aux conséquences catastrophiques pour l'économie algérienne en cas d'ouverture des frontières entre notre pays et le royaume de Mohammed VI», selon le chef du groupement des gardes frontières (GGF) de Maghnia, lors d'une rencontre avec la presse nationale en déplacement, il y a de cela quelques mois, dans cette localité, dans le cadre des missions organisées par la Gendarmerie nationale s'inscrivant dans le sillage de la lutte contre la criminalité. A l'est du pays et plus précisément dans la wilaya de Tébessa, on indique de source sûre que le trafic de cheptel à destination de la Tunisie fait des ravages. Preuve irréfutable que le fléau de contrebande a bel et bien pris des proportions alarmantes en Algérie, il y a lieu de se référer au nombre important des arrestations effectuées par les éléments de la Gendarmerie nationale depuis le début de l'année jusqu'au mois de juillet écoulé. En effet, le nombre de 3291personnes arrêtées pour le seul motif de contrebande renseigne à plus d'un titre sur l'étendue de ce phénomène contre lequel il faudrait en urgence coordonner les efforts.