Photo : Riad De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le palais de la culture Malek Haddad a accueilli au cours de la matinée d'hier une rencontre ayant pour thème générique l'investissement. Toutefois, l'essentiel de la rencontre visait à recadrer l'action d'investissement elle-même à la faveur des mesures gouvernementales successives décidées au cours de l'année 2009 et donc, dans la foulée, de vulgariser la teneur des décrets exécutifs et autres instructions annoncés dans la batterie de textes pris dans ce contexte. Ainsi, du foncier aux impôts, en passant par les procédures douanières et même l'emploi, tout aura été abordé comme pour rappeler que les temps ont changé et que les pouvoirs publics ont, enfin, décidé de prendre à bras-le-corps un pan, si ce n'est l'essentiel, de l'activité économique jusque-là galvaudée, à telle enseigne que les efforts colossaux consentis par l'Etat en l'espèce n'ont, en retour, été payés que par une totale anarchie dans laquelle bien des intérêts douteux ont pesé. C'est d'ailleurs d'une manière superbe que le DMI, récemment installé, résumera au cours de son intervention la question en évoquant le profil des nouvelles démarches à adopter par tout potentiel investisseur par «un traitement des démarches par-dessus la table et non plus par-dessous». Une allusion lourde de sens mais qui «malheureusement ne peut être tue», précisera-t-il. Bien entendu, et comme il fallait sans doute s'y attendre, la salle était pratiquement vide, exception faite des représentants de l'administration et de quelques-uns de nos confrères. Un tel désintérêt résume tout autant les propos du wali venu sur le tard et qui a quitté la salle prématurément. «Dites-nous ce que nous devons faire, donnez-nous des solutions pour que l'investissement reparte à Constantine et nous nous engageons ici à les faire adopter en haut lieu.» Seul le président du club des investisseurs et un jeune industriel interviendront. Le premier pour dire que «le foisonnement de satellites administratifs autour de l'investissement ne règle rien, voire qu'il rend encore plus absconses les démarches, dans la mesure où il multiplie les interlocuteurs». Quant au jeune industriel, il aura sans doute posé la vraie question et donné la réponse parce qu'il s'agit de la question qui fâche et d'une réponse dont les officiels se seraient bien passé et s'en passeraient volontiers. «J'ai sollicité un terrain depuis l'année 2000 mais, à ce jour, je ne l'ai pas obtenu. Je suis dans un créneau porteur et mon activité est prospère. Je n'arrive pas à suffire la demande nationale dans une activité en constante évolution. Cela étant, nous exportons vers la Tunisie et Dubai. Je ne suis pas là pour forcer la main à quiconque s'agissant de mes demandes mais juste pour dire que nous sommes parvenus à obtenir des résultats exceptionnels sans l'aide de personne et surtout pas de l'Etat depuis 10 ans. Mais l'activité de ma société ne se suffit plus de l'espace dont je dispose malgré l'extension réalisée», dira-t-il. En fait, cette léthargie dans l'investissement à Constantine, une léthargie devenue proverbiale et à l'origine de la délocalisation de plusieurs projets, parfois pharaoniques vers Sétif ou Annaba, ne peut qu'être forcément due à la lourdeur de la machine administrative et des procédures prévalant à hauteur des différentes directions de l'exécutif concernées. Ce ne sont pas les envolées lyriques ponctuelles de leurs responsables au niveau d'une tribune circonstancielle qui changeront grand-chose à la suite des événements.