Les syndicats de l'éducation nationale ne sont pas satisfaits des dernières augmentations de salaires, rendues publiques samedi dernier. Elles sont jugées «en deçà» de leurs attentes, en comparaison notamment avec les hausses successives des prix à la consommation mais aussi avec les salaires de leurs confrères marocains et tunisiens. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) le dit en ces termes. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) accueille favorablement ces nouvelles augmentations mais «avec des réserves». Il renonce donc à sa grève de trois jours annoncée pour les 22, 23 et 24 février courant mais temporairement. Le temps que le ministère mette en application les dernières décisions concernant les salaires et les œuvres sociales. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le SNTE indique qu'il reporte sa grève et donne un délai au ministère : 18 mars. L'UNPEF n'a pas tranché la question du maintien de son mouvement de grève prévu à partir du 24 février pour une semaine reconductible. Une réunion de son bureau national a été programmée pour hier en fin de journée. «C'est aujourd'hui que nous prendrons notre décision concernant le maintien ou l'annulation de notre mouvement», a affirmé Messaoud Amraoui, secrétaire national chargé de l'information. Les enseignants du SNAPEST ont tenu des assemblées générales dans différentes wilayas du pays et une réunion du conseil national est prévue aujourd'hui en vue de se prononcer sur la poursuite de la grève. Son porte-parole, Meziane Meriane, ne dit rien au sujet des nouvelles augmentations. «C'est le conseil national qui décidera», a-t-il déclaré. Quant au SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation), les salaires ont été «gonflés», «grossis». Dans un communiqué transmis à la rédaction, le SATEF indique que ces augmentations ont été annoncées pour des travailleurs de 6e échelon, «c'est-à-dire ceux ayant 18 ans d'ancienneté». Et de poursuivre : «De ce fait, ce qui est acquis automatiquement par l'expérience professionnelle est présenté comme une augmentation». Le SATEF s'interroge par ailleurs sur les modalités de calcul de la prime de rendement individuelle : «La prime de rendement individuelle n'étant pas annoncée, tout porte à croire qu'elle a été intégrée dans l'augmentation annoncée». Salem Sadali, le porte-parole de cette organisation autonome, prévient que «le dossier des salaires n'est pas clos» et que la dynamique de la lutte est maintenue surtout que d'autres revendications (logement, œuvres sociales, intégration des contractuels, amélioration des statuts et des conditions de travail…) ne sont pas satisfaites. Sans le dire clairement, le SATEF compte reprendre la protestation, mais pas seul : «Le SATEF attend la clarification des autres syndicats pour annoncer les actions à engager dans l'immédiat». K. M.