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«Nous étions la musique et cette musique était J.C.»
a Love supreme, In memoriam John Coltrane au CCF d'Alger
Publié dans La Tribune le 24 - 02 - 2010

Lundi dernier, le Centre culturel français d'Alger a convié les mélomanes et les amateurs de théâtre à une soirée exceptionnelle où la magie du 4ème art a fusionné avec la puissance enivrante du jazz pour offrir un spectacle envoûtant : A Love supreme In memoriam John Coltrane, sur une scénographie, une adaptation et une mise en scène de Luc Clémentin, d'après la nouvelle éponyme d'Emmanuel Dongala publiée dans les années 1980 dans le recueil Jazz et vins de palme. En entrant dans la salle de spectacle du CCF où le décor est planté, les spectateurs sont plongés dans l'ambiance d'une boîte de jazz. D'un côté, un imposant bar avec son mur empli de bouteilles scintillantes sous les lumières des spots. De l'autre côté de la scène trônent en maîtres des lieux une batterie, une contrebasse et un saxophone alto, l'instrument fétiche d'un des plus grands maîtres du jazz contemporain.Vers 19 heures, dans une salle
archicomble, les musiciens entrent sur scène et les premières notes jazzy de Crescent crescent, l'une des compositions du «sorcier du jazz», emplissent les airs. Sébastien Jarousse au saxophone alto, Olivier Robin à la batterie et Jean-Daniel Botta à la contrebasse donnent le ton de la soirée en hommage à John Coltrane que l'on surnommait également «le Malcom X du jazz». Après cette mise en bouche alléchante, le comédien Adama Adepoju, interprétant le rôle du barman, entre et partage avec le public ses souvenirs nostalgiques de sa rencontre et de son amitié avec celui qu'il surnommait affectueusement «J.C.». Il se souvient de cette chaleur suffocante, en cette journée de juillet 1967, où il a appris la funeste nouvelle de la mort de J. C. Virtuose du saxophone alto, John Coltrane avait quitté le quintette de Miles Davis pour explorer sa propre voie et «faire sentir l'amour du monde, un amour suprême». Ainsi, durant plus d'une heure, on suivra le parcours de celui qui excellait dans le hard bop avant de devenir la référence en free jazz. Un parcours qui emporte le public au cœur de Harlem de ces années soixante, avec les «éternelles soirées dans des boîtes enfumées où les notes de jazz étaient entremêlées aux parfums des femmes fatales et aux relents éthyliques». Mais c'est aussi, le temps où il ne faisait pas bon d'être Noir. Le temps des luttes politiques. Harlem s'enflamme dans des émeutes antiracistes sanglantes et le mouvement des Blacks Panthères s'affirme. C'est aussi le temps des crimes racistes les plus abjects, à l'instar de cet incendie d'une église afro-américaine où quatre petites filles périrent, et que Coltrane immortalisa dans sa composition Alabama. Au milieu du tumulte de cette vie new-yorkaise, incompris, après avoir essuyé plusieurs échecs, Coltrane confiera alors au narrateur : «Le but de ma méditation à travers la musique est de m'ouvrir à Dieu, c'est-à-dire à tout, à l'amour du monde, des hommes, m'ouvrir au soleil, aux vibrations, à l'énergie cosmique. Cela me permettra alors d'élever les gens, de les inspirer pour qu'ils puissent atteindre leur capacité de vivre une vie ayant un sens, car, voyez-vous, il y a certainement un sens à la vie !» Puisant dans l'ancestrale technique du griot africain, Adama Adepoju, par ses talents de conteur, emporte les spectateurs sur des rivages irréels où déferlent les notes des talentueux musiciens présents qui l'accompagnent avec les plus belles créations de J.C.L'un des moments fort de la soirée est l'appel du tam-tam exécuté magistralement par le batteur Olivier Robin, qui, après un crescendo, le clôture dans un soupir subjuguant les mélomanes qui le gratifièrent d'une retentissante ovation. Le metteur en scène Luc Clémentin a réussi à relever le défi de créer une véritable symbiose entre les musiciens, le comédien et le public. La pertinence de la mise en scène n'a négligé aucun détail. Il a su donner corps à l'émouvant texte de Dongala et à la puissance musicale du rebelle du jazz. A la fin du spectacle, le public a certainement saisi le sens profond d'une des répliques du comédien : «Nous écoutions. Nous écoutions ? Non, nous étions la musique et cette musique était J.C.»
S. A.


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