Photo : la Tribune Par Hasna Yacoub Très attendu cette année après le scandale qui a éclaboussé le fleuron de l'industrie pétrochimique nationale, Sonatrach, le message traditionnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion du 24 février, se veut une réponse ferme à tous ceux qui doutent de la détermination de l'Etat de faire face à la corruption. «L'Etat demeure fermement déterminé à protéger l'économie nationale. Il a, à cet effet, mis en place les cadres juridiques et les mécanismes de prévention contre les pratiques parasitaires et la fraude», a-t-il déclaré, ajoutant que «la lutte contre la corruption sous toutes ses formes se poursuivra dans le cadre de la loi qui s'inscrit, elle-même, en droite ligne des conventions et traités internationaux y afférents et dont l'Algérie compte parmi les premiers signataires». Tenant à se répéter pour mieux faire passer son message, le premier magistrat du pays souligne que «la lutte contre la corruption, qui est au cœur de l'action de l'Etat, commence par la consolidation du rôle des instances de contrôle à tous les niveaux et dans tous les domaines. C'est pourquoi l'Etat a consacré d'importants moyens tant matériels qu'humains pour renforcer le rôle des instances de contrôle et moderniser leurs moyens d'intervention». Selon lui, cette lutte nécessite un engagement ferme et sans ambages de tous les travailleurs du secteur économique en vue de conférer l'efficacité et l'efficience nécessaires à l'action des instances de contrôle et pour mieux coordonner les efforts, car le fléau de corruption est de nature à saper tout effort de développement. Il a rappelé que le gouvernement a créé une nouvelle instance, à savoir l'observatoire national de lutte contre la corruption en tant qu'outil pratique chargé de coordonner les efforts déployés à cet effet. Avec ce message clair, le président de la République donne le feu vert à tous ceux qui sont chargés de lutter contre les fléaux de la société, notamment la corruption qui mine l'Etat. Services de sécurité ou encore auxiliaires de la justice et membres d'organismes de lutte sont obligés, aujourd'hui encore plus qu'avant, de répondre à l'exigence du chef de l'Etat en mettant à nu tous ceux qui détruisent l'économie nationale et menacent la stabilité du pays. Sur un autre registre aussi important que le premier, le Président évoque les séries de grève qui se succèdent dans certains secteurs. Rappelant les objectifs du pacte national économique et social conclu entre le gouvernement et les partenaires socio-économiques en octobre 2006, Abdelaziz Bouteflika s'adresse aux travailleurs pour souligner les bienfaits de la concertation et du dialogue social sur la cohésion et la paix sociales. «Le dialogue social dans notre pays occupe une place si privilégiée dans le domaine du travail et des relations socioprofessionnelles qu'il a permis aux partenaires socio-économiques (gouvernement, patronat et syndicats) de parvenir à un accord en vue d'œuvrer ensemble, dans un climat favorable, à la réalisation des objectifs du développement économique et social.» «Convaincus de l'utilité et des bienfaits du dialogue, nous appelons tout un chacun et particulièrement nos travailleurs et leur illustre union à saisir l'occasion de cette rencontre pour aborder toutes les questions liées au monde du travail afin de trouver les solutions adéquates aux problèmes qui pourraient surgir ici et là», ajoute-t-il. Pour le chef de l'Etat, il importe en cette étape précise du redressement national «de se rallier aux nobles principes qui confèrent au travail une valeur civilisationnelle et morale et non pas un moyen de subsistance seulement». Dans cette partie du message adressée en filigrane aux syndicats, il rappelle que «le dialogue, dans le cadre de la tripartite, constitue le plus haut niveau de concertation sociale, en ce qu'il permet aux partenaires sociaux de procéder à un échange de vues approfondi sur la situation socio-économique du pays et les perspectives de son développement, en mettant l'accent sur la conjugaison indispensable des efforts pour préserver les intérêts économiques nationaux et veiller au devoir social de l'Etat». Saluant les dernières conclusions entre les partenaires dans le cadre de la tripartie, Abdelaziz Bouteflika attend de l'UGTA «une collaboration et un engagement à la hauteur des objectifs ambitieux du programme quinquennal 2010-2014». Un programme qu'il aspire à réaliser avec la contribution effective de toutes les composantes de notre nation qui jouit du potentiel de ses travailleurs et de «ses jeunes qui ont écrit l'une des plus belles épopées de l'Algérie indépendante, démontrant ainsi leur capacité à faire preuve de créativité chaque fois que l'occasion leur est donnée».