De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les enseignants du primaire et du moyen rencontrés, hier matin au bureau de wilaya de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour fustiger «l'attitude indigne» du ministère de l'Education nationale tant pour la médiatisation des salaires que pour la mystification de l'opinion publique : «La manière de traiter le dossier des salaires nous a touchés dans notre dignité, d'abord parce que nous sommes les seuls fonctionnaires dont les salaires ont été rendus publics, ensuite parce que les augmentations ne sont pas aussi importantes que Benbouzid voudrait bien le faire croire», explique Mezouar Kada, le secrétaire général de wilaya en expliquant que, dans le meilleur des cas, elles sont de l'ordre de 4 000 ou 5 000 DA : «Les chiffres qui ont été annoncés de manière aussi tonitruante sont ceux qui concernent le mois de mars parce qu'ils incluent la prime de rendement qui, elle, est semestrielle. Quant aux augmentations réelles, elles tournent, dans le meilleur des cas, autour de 4 000 ou 5 000 DA.» Le même responsable ajoute par ailleurs que certains fonctionnaires ont même reçu des augmentations de l'ordre de 1 000 DA : «C'est le cas des intendants qui sont entrés, eux aussi, en grève aujourd'hui. Ces augmentations sont une catastrophe.» L'amertume des enseignants du primaire et du moyen qui ont décidé de suivre l'appel au débrayage lancé par l'UNPEF et le CNAPEST (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) découle également des commentaires de l'homme de la rue : «Beaucoup de nos amis, connaissances ou voisins sont mystifiés par les mensonges du ministère de l'Education et croient que l'enseignant peut désormais pavoiser. Ce n'est pas le cas et c'est pour cela que nous avons décidé de cette grève.» Selon les responsables locaux de l'UNPEF, qui comptent sur le ralliement de nombreux enseignants dans les prochains jours, le taux de suivi à la grève était de 67,5%, hier aux environs de 12 h. Et si l'affaire des fausses-vraies augmentations constitue l'essentiel des discussions, l'UNPEF rappelle que les dossiers des œuvres sociales et de la médecine du travail font aussi partie de la plate-forme de revendications des deux syndicats autonomes. Pour rappel, la wilaya d'Oran compte 147 établissements d'enseignement moyen et 496 écoles primaires.