De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Des centaines d'élèves de classes de terminale sont sortis jeudi matin dans la rue pour protester contre la situation qui prévaut dans le secteur de l'Education et met en danger leur avenir : «Les enseignants ne se soucient que de leurs salaires et la direction de l'Education refuse de nous écouter, ont-il déploré devant la station régionale de l'ENTV où ils se sont rassemblés avec l'espoir de rencontrer des journalistes de la télévision ou de la radio El Bahia : «Nous voulons que notre programme soit allégé parce qu'avec la multiplication des grèves, nous avons accusé un sérieux retard et il nous est impossible de suivre le programme dans de bonnes conditions», ont-il revendiqué en soulignant, désemparés par l'approche du baccalauréat, que l'Education nationale leur impose désormais des cours les mardis après-midi, les samedis matin et même les vendredis, supposés être jours de repos. «Même à ce rythme démentiel, nous ne pouvons pas rattraper le retard. Le ministère doit nous venir en aide et alléger le programme. Autrement, ce n'est pas possible !»Arrivant de plusieurs établissements secondaires et accompagnés de dizaines d'élèves de 1re et 2e années, ces élèves ont d'abord fait le siège de la direction de l'Education où une lettre de revendications à été remise aux responsables ? «Mais nous n'avons pas grand espoir parce que certains cadres nous ont affirmé qu'aucun changement n'allait être apporté», ont-il laissé entendre. Ainsi refroidis, ces centaines de (d'autres) déçus de l'Education nationale ont voulu prendre l'opinion publique à témoin et se sont dirigés vers la station de l'ENTV en scandant leurs revendications et en perturbant la circulation, suivis de près par des véhicules de police. Mais aucune caméra ni aucun micro n'a été tendu à leurs préoccupations et les portes de l'auguste station leur sont demeurées hermétiquement closes. «Les gens doivent savoir que nous étudions dans des conditions lamentables : les enseignants nous remettent parfois deux ou trois cours, dans une même heure, sans explications ni démonstrations ; ils nous entretiennent plus de la hausse des prix des produits de large consommation que des examens qui nous attendent ; ils entrent en grève sans tenir compte de notre avenir…Nous sommes conscients que leur situation socioprofessionnelle n'est pas reluisante et que les récentes augmentations ne sont pas réelles mais il faut savoir faire la part des choses. Nous sommes aussi dans une situation délicate et ce n'est rien de moins que notre avenir qui est en jeu !» ont-ils expliqué.Les élèves de terminal sont ainsi sortis de leurs gonds après, disent-ils, avoir essayé de sensibiliser leurs enseignants à leurs préoccupations par des grèves et des arrêts de cours à l'intérieur de leurs établissements. «Mais rien n'y a fait et nous n'avons plus d'autre choix que de sortir dans la rue», ont-ils déclaré.Cette manifestation (de désarroi plus que de colère) intervient alors que les enseignants du secondaire affiliés au Cnapest ont entamé une grève d'une semaine reconductible qui fait suite au débrayage des enseignants du Snapest. «C'en est trop! Nous sommes aussi concernés. Les enseignants et le ministère doivent tenir compte de nous. Après tout, nous sommes l'avenir de ce pays, non ?» se sont-ils emportés. Il est vrai qu'on le leur a suffisamment seriné…