De notre correspondant à Constantine A. Lemili Pourtant, au quatrième direct d'Oxy-Jeunes, le standard de la radio a manqué de «péter», compte tenu de nombreux et unanimes appels, notamment de la gent féminine, sans doute étonnée de la rupture avec le conformisme ambiant auquel étaient habitués les auditeurs. Franc-parler, utilisation du parler local, amalgamé au français et à l'anglais d'usage courant, des dialogues allant dans tous les sens sans être en marge de la nature de l'émission, des rubriques variées, même si elles gagneraient à être peaufinées, sont donc autant d'éléments nouveaux dans le champ radiophonique du landernau local. Les «vous nous avez agréablement surpris» ; «nous sommes de tout cœur avec vous» ; «enfin, une émission qui décape et décoiffe» ; «bravo pour cette bouffée d'oxygène» ; «qui l'aurait cru… une émission comme celle-là à Constantine, sur la radio Cirta, faite par des Constantinois… vous nous en direz tant» sont les témoignages recueillis sur place jeudi dernier au sein du studio littéralement «occupé» par Hichem, Khaled, les concepteurs-producteurs de l'émission et leurs copains. Rubriqué sur quatre thèmes : «Top Ten» où sont diffusées dans l'ordre décroissant les dix meilleures ventes de musique hip-hop ; «El Barah» ou séquence nostalgie avec la reprise des tubes des années 50/60/70 sur un jingle mixé de Guerrouabi et des Beatles (Yesturday) ; «Goul» une rubrique à tiroirs où tout peut être discuté et entendu sur un pot-pourri de chansons sans âge précis et, enfin, «Dar Darkoum» avec un invité, une sorte de guest star proche du microcosme culturel, qu'il soit artiste, musicien, compositeur, journaliste, responsable d'association culturelle ou manager d'une boîte spécialisée dans l'événementiel. Jeudi dernier, c'est à M. Bouzid Zoheir qu'a échu l'avantage de livrer, même si le temps de parole a été insuffisant parce que rogné par les appels téléphoniques, son opinion sur les opportunités de relance de la musique dans la cité des Ponts… l'expérience de Dimajazz aidant, surtout depuis son institutionnalisation par le ministère de la Culture. L'invité s'est dit plus que réjoui d'une telle initiative, en soulignant que «la nature a horreur du vide et que, malheureusement, il y a tellement d'espaces vides inoccupés par des jeunes, mais aussi des personnes âgées, lesquels disposent pourtant du génie nécessaire pour réaliser ce que Miracle des Arts, l'association qui produit «Oxy-Jeunes», est parvenu à faire. J'ai été franchement ravi, voire fier, quand, avant d'arriver au studio, j'ai eu les premières sensations d'ambiance sur mon autoradio». En aparté, le président de Limma nous confirmera non sans une pointe d'admiration le travail fait par Hichem et Khaled, deux jeunes qui ont vécu rodomontades, brimades, humiliations, durant des attentes interminables dans des couloirs de l'administration, de la part de personnes qui n'avaient rien à voir avec l'art et, encore moins, avec le devoir de servir et l'Etat et le contribuable.